L'histoire :
Blanche et son indéfectible protecteur Défendar sont perdus en mer, au large des côtes africaines. Un yacht est toutefois à l'approche de leur corps ballotés par la houle. A peine hissés sur le pont, Défendar s'écrit « enfer et damnation ! ». Il reconnaît bien sûr l'ignoble et malfaisant Adolphus, accompagné de la perverse et manipulatrice Morena. C'en est trop pour la fragile héroïne qui défaille dans les bras de son protecteur… Lui-même, bien vite, se retrouve maitrisé par l'équipage. Désormais esseulée, l'opulente pucelle est aux mains de Morena qui la veille tendrement, alors qu'elle reprend ses esprits. L'ignoble tentatrice l'entoure de milles égards au dessein bien sinistres. Mais à défaut de mieux, elle est pour l'instant sous sa protection et tient de ce fait en respect l'infâme banquier libidineux. Ce détestable individu ourdit une fois de plus une manigance contre cette chère enfant. Fort heureusement, en manipulatrice chevronnée, Morena ne rentre pas dans son jeu et va jusqu'à offrir une place de demoiselle de compagnie à sa protégée. De son côté, Défendar est au plus bas, à fond de cale. Et l'arrivée du capitaine Grabu, dont il a sabordé le bateau, ne va pas jouer en sa faveur. Son destin à bord semble se précipiter vers une fin tragiquement expéditive…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Elle en connait des mésaventures, Blanche Epiphanie ! La faute à un physique de poupée gonflable (cf. la couv') et une innocence qui attirent les manants. Dans ce deuxième tome de l'intégrale, nous retrouvons l'héroïne dénudée et néanmoins prude. Le tandem Lob (scénario) - Pichard (dessin noir et blanc) fonctionne à merveille. La truculente voix off, avec ses airs de ne pas y toucher, est un régal d'ironie. L'histoire est ficelée en vaudeville vitaminé, en chausse-trapes et rebondissements. Dans la croisière infernale, Epiphanie et Défendar sont à la merci de leurs ennemis dans le huis clos du navire. Lob mène l'intrigue tambour-battant dans cet espace pourtant réduit. Le dénouement laisse une fois encore planer un doute, ce qui, après trois épisodes, n'en est plus vraiment un. Puis vient Blanche à New York, dont l'intérêt principal prend sa source en Giuseppe Balzamore, magicien de son état et prétendant très sérieux à la conquête de notre héroïne ! La jalousie maladive de Défendar est mise à rude épreuve par l'apparition inopinée de ce défenseur aux manières de gentleman. Il tire à plusieurs reprise la belle Blanche de situations pour le moins périlleuses. Trop beau pour être honnête ? Cache-t-il de sombres lapins dans son chapeau ? En tout cas, comme d'habitude, Blanche n'y voit que du feu. La galerie de personnages pittoresques nous balade dans cette atmosphère rococo baignée d'une dérision « qui ne se voit pas ». C'est ce qui transcende cette œuvre, dont le message est plus profond que la forme ne le laisse croire. Et avec toutes ces bulles emplies de la verve des auteurs, on touche à l'effervescence !
