L'histoire :
Le jeune Arnold appartient à une grande famille de super-héros, qui ont fait de leurs spécialités une entreprise. Mais le problème d’Arnold, c’est que lui, n’a aucun super pouvoir. Il n’est pas super fort comme sa cousine Marvella, ni super rapide comme son frère Rocket, ni super rebondissant comme son oncle Flip. Alors du coup, Arnold s’est naturellement cantonné à un job simple et utile : répondre au téléphone. Et ça n’est pas plus mal d’être standardiste, car il a une belle écriture et peut ainsi noter des messages très compréhensibles. Tous les jours, les membres de sa famille demandent à Arnold s’il a trouvé son super pouvoir, car chacun s’attend à ce que son super pouvoir finisse par se manifester ! Or, il n’y a vraiment rien de vraiment super qui apparait chez lui. Le vrai truc pour lequel il est doué, c’est préposé au téléphone. C’est là une simple compétence de bureau, ça n’a rien de super. Jusqu’au jour où une petite voix réclame dans le combiné un super-héros de toute urgence au parc urbain. Comme à son habitude, Arnold sonne l’alarme. Or ce jour-là, tous les super-héros sont déjà sortis pour sauver le monde. Alors après avoir relu la devise familiale encadrée au mur « Empêche le méchant d’être méchant », Arnold dépoussière le masque et la cape de son arrière-grand-mère et décide d’aller voir lui-même s’il peut être d’une quelconque aide…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cet album jeunesse à mi-chemin entre la bande dessinée et le livre illustré, l’autrice Heather Tekavec s’empare on ne peut mieux de la thématique des super-héros, pour lui redonner du sens et la replacer dans son utilité première. Par le prisme du dessin simple et très lisible de Guillaume Perreault, le lecteur est présenté à une famille de vrais super-héros qui ont tous un pouvoir… tous sauf un : Arnold. Le pauvre garçon se retrouve ainsi à faire le seul truc utile qu’il sait faire : répondre au téléphone et noter soigneusement les demandes d’intervention, pour bien les répartir. Pour autant, il n’est pas moqué pour son manque de compétence super-héroïque, il n’est pas le vilain petit canard. Ses parents et cousins attendent juste patiemment qu’il se révèle. Ainsi, lui-même n’est ni angoissé, ni complexé par sa condition normale. Il patiente juste, comme les autres, que ça vienne, sans chercher à « artificialiser » sa nature profonde. Car au quotidien, Arnold est un monstre de disponibilité, d’abnégation, de générosité, d’altruisme… Oh ! Et si, en fait, c’était ça, son super pouvoir : Arnold est… super-gentil ! Sur le plan philosophique, il y a même des chances que ce super-pouvoir soit bien plus puissant que toutes les débauches d’effets spéciaux spectaculaires auxquels on est habitué quand on évoque la thématique des super-héros. En tout cas, à travers cette révélation, les auteurs mettent le doigt sur une magnifique leçon d’humilité et de bienveillance.