L'histoire :
Chris, un bandit cow-boy, cuve ses abus alcoolisés de la veille. Il rêve qu’il enterre un butin dans un coin paumé du désert. Burt, son frère et comparse, le réveille car après avoir fouillé la grange, lui ne retrouve réellement pas le butin qu’ils y avaient planqué. Chris finit par lui avouer que c’est lui qui la déplacé durant sa cuite… mais il ne se souvient plus trop où dans le désert ! Burt pète un câble : c’est bien la peine d’avoir passé des mois en préparatifs et avoir pris des risques pour un braquage de locomotive, si c’est finalement pour perdre leur butin ! Chris lui promet de le retrouver en moins de 3 jours. Il part aussitôt au galop, mais les territoires de l’Ouest sauvage sont vastes… Manque de bol, la première personne qu’il rencontre est une squaw, qui le braque pour voler son cheval. Chris poursuit donc à pieds… et il se met à son tour à piquer le cheval d’un prospecteur d’or. Une course-poursuite s’engage alors avec le compère du prospecteur, qui le canarde à coups de revolver. Mais Chris est habile cavalier et il sème son poursuivant en sautant par-dessus un ravin. Chris arrive dans une ville où une gamine lui propose de l’engager en tant que chasseur de prime pour buter un autre cow-boy…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En anglais, « calf » signifie « veau ». Selon l’auteur, Rémi Farnos, un Calfboy est donc en quelque sorte un baby-cow-boy, un apprenti. Or il s’agit plus exactement d’une apprentie, étant donné que ce nom de « calfboy » est attribué à l’un des seconds rôles de ce western brindezingue original et truffé d’humour. Tout part de la mésaventure du personnage principal de Chris, un bandit couillon : il est trop bourré pour se souvenir où il a enterré le butin. Il se lance alors dans une quête au butin qui l’amène à faire des rencontres, plaisantes et déplaisantes, à user de procédés souvent peu vertueux et à trouver finalement bien mieux que son butin. Farnos emmène son aventure de manière linéaire mais parfaitement cohérente et imaginée, avec beaucoup de dérision et une touche graphique originale : les personnages sont toujours dessinés en tout petit. On les distingue les uns des autres uniquement grâce à leur lointaines silhouettes (ou leurs grands chapeaux !). Par exemple, Chris ne sera jamais « mieux » dessiné que ce qu’on voit en couverture. En revanche, la mise en scène et le découpage s’amusent beaucoup du traditionnel gaufrier de 12 cases carrées par page. Et tantôt, des séquences purement contemplatives prouvent le soin tout particulier porté aux vastes décors en cinémascope de l’Ouest américain. Ô bonheur : le plaisir de lecture de ce tome 1 est complété en juin 2020 par la parution d’un tome 2.