L'histoire :
Ça faisait des plombes que Stéphane, quadragénaire, n’était plus revenu chez ses parents, dans sa maison d’enfance. Mais aujourd’hui, il a pris rendez-vous avec son vieux père pour partager une partie de golf, leur passion commune. Il retrouve en premier des lieux qu’il connait bien et qui n’ont pas changé. Il découvre aussi la tanière de peintre que son père s’est confectionné dans la cave. Puis après avoir chargé les sacs et les clubs dans le coffre de la voiture, les voilà partis, tous ravis de pouvoir partager un moment de complicité dans la nature. Stéphane a même chaussé les vieilles chaussures de golf de son père, celles qui portent chance ! Ils achètent le fee (droit d’entrée) au Golf Belle Rivière, celui-là même qu’ils pratiquaient tous deux jadis, Stéphane surtout en tant que caddy (celui qui porte le matériel sur le parcours). Ils tapent quelques balles sur le green d’entrainement en attendant leur heure de départ. Puis enfin, leur partie commence. Tout en commentant leur choix de clubs, la technicité du parcours et la réussite (ou non) de leurs coups, Stéphane essaie de faire parler son père, taiseux, sur quelques zones d’ombre du passé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Venu du Canada francophone, cet album en one-shot Le 7ème vert nous fait entrer dans l’intimité de la relation aimante entre un fils et son père, qui tait quelques périodes difficiles de sa vie. La mort d’un fils, la perte d’un job, une dépression passée sous silence… ce sont autant de « phases » sur lesquelles le fils Stéphane va tenter de faire parler son père, un tendre bougon taiseux. Au fil des dialogues, des questions et des aveux, au cours d’une relation sincère et bienveillante, le lecteur s’attache à ces personnages émouvants. Ils convoqueront forcément chez tout un chacun quelques ersatz de souvenirs, un goût de madeleine de Proust dans la bouche. Pour véhiculer ces révélations restées trop longtemps sous silence, les deux hommes disputent une partie de golf, ce qui donne aussi l’occasion à l’auteur Paul Bordeleau, d’évoquer en détail de nombreux paramètres de ce sport. Les particularités du terrain, le choix du bon matériel, le vocabulaire très précis, l’esprit et le comportement sur le gazon : voilà autant d’aspects qui font sans doute du 7ème vert la BD n°1 sur la pratique golf, bien que cette vocation ne soit pas le propos central de l’album. Bordeleau utilise pour cela un dessin simple et stylisé, rehaussé de teintes monochromes au lavis, dans les tons verts (couleur gazon) tirant vers l’ocre (lorsqu’il pleut) ou s’obscurcissant (lorsque la nuit tombe). Une lecture simple, précise et apaisante, comme la pratique du golf.