L'histoire :
Août 2012. Après avoir fait quelques courses rapides, Paul va rendre visite à sa mère. Aline vit désormais au 7ème étage de la résidence Les tilleuls, un complexe pour personnes âgées autonomes à Ahuntsic. L’intérieur y est standard : en entrant impossible de déduire qui y habite. Les rares objets décoratifs qu’on y trouve ont été achetés chez Walmart ou chez Zellers. Jamais rien ne bouge, rien ne change chez sa mère, à part les titres des romans en cours… On pourrait croire à un décor de démonstration ou à un appartement témoin. Aline est une femme très coquette, mère de deux enfants, divorcée à deux reprises et qui vit désormais seule. Il y a quelques semaines, elle a subi une intervention chirurgicale pour traiter un cancer. Son ventre est encore douloureux mais la veille dame souhaite se rassurer, cela devrait passer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 20 ans d’existence, c’est déjà le 9ème album de l’autobiographie romancée du québécois Michel Rabagliati (alias Paul Rifiorati dans la BD). Il a désormais 51 ans et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa vie n’est pas des plus épanouissante : sa femme l’a quitté, sa fille de 19 ans souhaite partir s’installer à Londres, le cancer de sa mère récidive, il se voit contraint de se faire poser un implant dentaire, il souffre d’apnée du sommeil et pour couronner le tout, le système de purification de l’eau de sa piscine est en rade. C’est donc un album intime marqué par la déprime, le deuil et la solitude ! L’auteur se met à nu et nous livre un album touchant. Paul apparaît perdu et vit au jour le jour avec pour seul compagnon un chien. Même dans cette période difficile de sa vie, Michel Rabagliati trouve cependant le moyen de nous faire sourire : sa tentative d’inscription sur un site de rencontres est digne d’un sketch comique ; sa maladresse pour installer son système d’enregistrement du sommeil est cocasse ; ses pulsions de violence à l’égard des personnes dépendantes de leur portable sont amusantes, etc. Michel Rabagliati fait toujours preuve d’un humour bienveillant : la seule personne qui est ridiculisée dans ses albums est son alter-ego. Les dialogues contenant des expressions québécoises ou anglaises peuvent cependant rendre la lecture parfois ardue pour les européens. Le dessin de style ligne claire est rigoureux et fourmille de détails.