L'histoire :
Le professeur Wissenbuch, sommité du monde scientifique reconnue par ses pairs, a engrossé sa servante, dans une nuit de solitude. Six mois après, il lui signifie son renvoi. Errant seule dans la ville, la femme finit par accoucher, puis mourir dans une église. Un prêtre décide de recueillir l’enfant et la baptise Sophia. La petite passe les 7 premières années de sa vie dans un orphelinat. Puis le prêtre l’accueille chez lui pour lui payer des cours particuliers et lui former l’esprit. Enfin, à 14 ans, il la confie à une courtisane pour faire d’elle une parfaite femme du monde. Après quelques années Sophia est prête. L’ecclésiastique a fait d’elle un agent secret apte à accomplir les missions les plus délicates. Jusqu’au jour où Sophia apprend une trahison du prêtre qui l’a pris sous son aile. Elle décide alors de se venger !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sophia pêche sur plusieurs plans, et d’abord par excès d’ambition. Le scénario de Daniel terrier, Fabien Roussel et Ismaël Bouhbouh est une réécriture de l’histoire du monde occidental de la fin du XIXe aux années 1930. Les évènements sont contés trop rapidement, de façon presque bâclée, et font avancer le récit au grand galop. Du coup, on a l’impression de survoler ce qui s’y passe, et à aucun moment le lecteur ne se sent réellement happé par cette trame mal amenée. Le dessin de Savitri Joly-Gonfard est lui-même inexpressif et n’accompagne pas du tout la narration. Il est curieux de voir le pape s’exclamer « Mon Dieu, nous sommes perdus » tout en ayant l’air de penser « Mon Dieu, qu’est ce qu’on s’ennuie ici ! ». Certaines planches ne sont pas dénuées de beauté, grâce notamment à une mise en couleur plutôt efficace, et des plans et mises en pages grandioses. Mais cela ne suffit pas. Dommage, car la couverture, montrant ce regard énigmatique de femme, était alléchante…