L'histoire :
La structure est un monde à elle seule. Surréaliste, irrationnelle, elle fascine. Deux jeunes mecs, Hubert et Harold, accompagnés de deux amies, Léna et Ophélie, décident de quitter leur village 47002.15 du secteur 2.91723.B afin d’emboîter le pas aux innombrables explorateurs qui se lancèrent à l’assaut de l’énigmatique tour de Babel. On ne sait si quelqu’un a jamais réussi à la pénétrer et à dépasser la mer de nuages qui l’entoure. En tous cas, pas un n’en est revenu, mais qu’importe ! Motivés, curieux de découvrir ce que peuvent receler ses fabuleuses entrailles, le quatuor sympathique est prêt à en découdre. Ils vont vite déchanter. Un vieil homme les avaient pourtant prévenus : « Méfiez-vous des cercles »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album commence à l’inverse du film La haine de Mathieu Kassovitz : c’est l’histoire d’un mec qui tombe d’un gratte-ciel et qui se répète à chaque étage passé, « jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… ». Ascensions est le fruit d’une réflexion psychanalytique, quasi-métaphysique, sur l’humain et l’éternelle question « pourquoi ? » Le terme se décline au pluriel car chacun poursuit sa quête, même si elle ne se conçoit qu’ensemble. Bref, le scénario est bien embrumé et néanmoins captivant. Cette structure-monde, vide de toute vie, hermétique à toute intelligibilité, semble se transformer en fonction de la personnalité de chacun de nos quatre explorateurs, comme si leurs cris et pensées leur revenaient en écho pour mieux les perdre. Ils ne savent pas trop ce qu’ils recherchent, encore moins ce qu’ils trouveront. Ils sont interloqués, désorientés, désespérés, etc… et pourtant, ils continuent de monter, curieux de donner un sens à leurs rêves. Une première réalisation pleine de promesses pour un jeune et talentueux auteur complet, Bouss. Le trait caricatural est certes encore en devenir mais il convient parfaitement à un récit curieux dont le ton et l’humour très « xième » degré ne sont pas sans rappeler ceux, poignants, d’un Manu Larcenet (Le retour à la terre, Le combat ordinaire). Et donc, c’est l’histoire de deux mecs et autant de nanas qui montent et dont on finit par se demander si il faudra y mettre une fin… « Car plus dure sera la chute » !!!??? A suivre.