L'histoire :
Black et (suprême) Mortamère vivent de nombreuses aventures. Dans le Grand Mystère de la Pyramide, les voici qui explorent les couloirs de la pyramide de Kheops afin de résoudre sa fabuleuse énigme. Alors qu’en passant Mortamère refait la décoration en taguant, façon suprême NTM, les murs tapis de hiéroglyphes, Black découvre le chemin qui mène à la chambre emplie de trésors. Pris d’une envie de pisser, Black se soulage lorsque le prêtre du dieu fait son entrée : « Par Horus, demeurez ! ». Il est aussitôt accueilli par une volée de rafales d’automatiques dégainés par les deux lascars qui ne supportent pas qu’on les traite de « demeurés ». Les coups de feu provoquent aussi l’effondrement des fondations internes de la pyramide qu’ils sont alors contraints d’évacuer au pas de course. Malgré les tenues de sport, ils parviennent très essoufflés à l’extérieur. Putain d’architecte ! Qu’à cela ne tienne, demain ils visiteront le gros chat (c'est-à-dire le Sphinx)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici résumée brièvement la première des aventures de Black et (suprême) Mortamère. Il y en a six autres comme celle-là et à chaque fois les icônes du 9e art en prennent sévère pour leur grade ! Jacobs, Hermann, Greg, Vance, Charlier, Loisel, Moebius, Jodorowsky, Sfar et Trondheim… et leurs héros (Bernard Prince, Rahan…), tous plus célèbres les uns que les autres. Pas un n’est épargné par l’humour corrosif des deux banlieusards. Des références judicieuses (et innombrables) sont l’objet de furieuses parodies figurant un parler, lui-même caricaturé, des cités sensibles. Rien n’est ici à prendre au premier degré. Pixel Vengeur nous invite à rire des rappeurs façon Suprême NTM, tout autant que du côté kitch de certaines séries BD. Le ridicule ne tue pas, bien au contraire il serait à l’inverse thérapeutique. De surcroît, sans être « Gibratien » (Le sursis, Le vol du corbeau), le dessin n’est pas en reste, affable (juste au regard des modèles tendrement moqués), dynamique et saignant à souhait. Bref, pas grand-chose à reprocher à l’auteur qui ne manque pas de répartie. Néanmoins, « je » dois confesser que le langage argotique et verlan, usité par les deux protagonistes, me laisse froid. Pire, me dérange. Très d’actualité, il n’est pourtant nullement exagéré tant la réalité est parfois âpre (cf. le film coup de poing L’esquive). L’usage veut (sur planetebd, en tous cas) que l’on chronique un album de manière impersonnelle, afin de tendre vers une certaine objectivité. Pourtant, il faut savoir prendre ses responsabilités et parler pour soi lorsque le besoin s’en fait sentir. Certains « kiferont » peut-être cet album soigné et assaisonné aux petits oignons. Moi, non.