L'histoire :
« Si on me demandait de jouer une éponge, alors je respirerais comme une éponge, je penserais comme une éponge, je deviendrais une éponge ». Cette phrase, célèbre pour avoir été prononcée par Mac Steel, résonne encore dans l'esprit des fidèles fans de l'acteur. Repéré par un producteur en quête de héros pour son prochain film intitulé « Tahor, le fils des étoiles », Mac Steel, de son vrai nom Benat Estaki devient, à 20 ans et du jour au lendemain, une star internationale... et incidemment une icône gay. Tout lui réussit : en plus de la série des « Tahor » dans les années 70, il enchaîne comédies romantiques, films d'actions (la série du « Justicier du Bronx »), de boxe, de super héros bref, une carrière exemplaire. Mais le succès lui monte à la tête et très vite il se laisse emporter par un tourbillon d'excès : après sa blessure et son rapatriement lors de la guerre du Vietnam, il est peu à peu mis à l'écart du système pour ses prises de position radicales pacifistes. Il finira par se mettre toute l'industrie à dos, quand il prônera l'égalité entre les hommes dans une société qui n'a pas encore perdu tous ses réflexes racistes. Viennent ensuite les problèmes d'alcool, de drogue, de sexe, qui plongeront Mac Steel dans la déchéance et surtout dans l'oubli. Mais ce sera pour mieux revenir, plus flamboyant que jamais, sur le devant de la scène dans les années 90 et finir sa carrière en héros, c'est-à-dire d'une mort accidentelle et tragique au cours d'un tournage périlleux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dédicacé à Clint, cet album, on l'aura compris, n'est qu'une énorme parodie de... tout un tas de choses, en fait. D'abord, il prend la forme très cadrée du documentaire télé, avec ses intervenants qui reviennent régulièrement au cours de la biographie, totalement inventée bien sûr, de cet acteur fictif. Ponctué d'extraits de films aux titres aussi loufoques les uns que les autres (citons, entre autres perles, Zorro contre la créature de Frankenstein ou bien l'homme poisson de l'Atlantique), le document n'hésite pas à utiliser tous les clichés possibles des « success stories » à l'américaine. Mais c'est pour mieux les amplifier et les malmener. Tout cela avec un seul but : faire rire le lecteur. Jean-Louis Marco, l'auteur, y parvient fréquemment, notamment en présentant toute une galerie de monstres ridicules, de situations grotesques. Par exemple, des documents amateurs montrant un Mac Steel au faîte de sa décrépitude, lorsqu'il en vient à soulager sa libido avec son partenaire à l'écran (en l'occurence... un chien !). Ou encore sa propre mort, un sommet dans le ridicule. En bref, s'il l'on parvient à faire abstraction du dessin, dont le parti pris risque d'en rebuter quelques uns (vous aimez les Simpsons ?), et d'oublier les quelques fautes d'orthographes (ou de frappe ?) qui traînent encore çà et là, le lecteur pourra savourer les très nombreuse références, clins d'œil et autres situations comiques qui égrènent le récit. Ne pas manquer non plus la toute dernière planche qui présente un dernier extrait de la filmographie de l'acteur, interprétant l'homme poisson qui, dans un maquillage bleu intégral du plus bel effet, plonge dans des eaux, avant de s'éloigner vers l'horizon embrasé par un coucher de soleil, le tout surmonté du fameux The End.