L'histoire :
Alisik a accepté sa nouvelle condition de fantôme. Il faut dire qu’elle est bien aidée par les beaux yeux (aveugles) de Ruben ! Les deux amoureux se voient de plus en plus souvent et, mis à part le contact glacial de la main d’Asilik, Ruben n’a toujours pas compris qu’il sort avec une morte. Elle se plait aussi, de plus en plus, dans son petit cimetière, entourée de ses amis farfelus : le prêtre Allumette, la gentille mamie Orties, le grand Frings, le Général ou le cool Grand Muet. Noël est déjà là et la ville se recouvre d’un beau manteau d’hiver. Alisik en profite pour offrir une série de cadeaux à ses amis et Ruben. Celui-ci lui a aussi réservé un petit cadeau en retour. Quelques jours plus tard, Joe la Faux vient rendre visite aux fantômes. Chacune de ses venues est sujet d’inquiétude, car il peut parfois être porteur d’une sombre nouvelle. Cette fois, ce n’est pas ce qu’il dit qui va provoquer l’inquiétude, mais plutôt ce qui surgit derrière lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la suite de cette gentille « histoire à faire peur » avec, comme héroïne, une fantôme au cœur doux mais froid ! L’intrigue est toujours aussi simple et les actions sont peu nombreuses. Par contre, on en apprend plus sur le passé d’Alisik et celui de certains de ses compagnons : l’occasion de revenir sur le moment fatidique de leur mort. Certains passages sont donc des moments d’émotions intéressants. Cette foire aux monstres adorables est surtout admirablement représentée par le dessin ultra moderne de Vogt Helge. Certaines scènes sont sublimes de trouvailles graphiques, d’autant que les couleurs évoluent au fil des tomes et que l’artiste ajoute une touche sombre bienvenue. Petit bémol, toutefois, pour les écritures des paroles des morts qui sont difficilement lisibles à cause du fond noir. Même si l’histoire avance peu et se cantonne à un scénario des plus malingres, la narration joue sur des transitions habiles : entre les pages lyriques qui évoquent la tristesse de l’hiver et les pages de grimoire qui expliquent les « règles » des morts (pour les nuls), les enchaînements font souvent des parallèles habiles avec l’intrigue. Le public visé est clairement celui des adolescents, même si ce tome gagne en profondeur et en émotions. La série touchera forcément les jeunes en manque d’histoires sombres et légères à la fois. Gothique à souhait, l’univers est un mélange réussi entre l’imaginaire de Tim Burton et les séries « teenages ». Malgré tout, ce voyage des morts dans le monde des vivants reste magnifique grâce à une illustration exceptionnelle. Alors, ne boudons pas notre plaisir et laissons-nous aller aux états d’âme d’Alisik… même si elle-même l'a perdue, son âme.