L'histoire :
Alors qu’elle s’apprête à livrer All Watcher (une puissance capable « d’aspirer » des fortunes fiscales colossales chaque année) à Larry B. Max, la belle Antonia est abattue. Sur les lieux du crime, ce n’est pas 1, mais 5 suspects que l’agent de l’IRS découvre. Qui est-il ? Qui sont-ils vraiment ?... Deux mois auparavant, justement, l’un d’entre eux, James Mc Parnell, semble très intéressé par Antonia Sforzi. En outre, Mia Maï, aidée par Shaba Larsens, découvre que c’est la société de ce même homme, qui a été chargée de sécuriser l’ensemble des terrains mystérieusement achetés en grand nombre dans les favelas de Rio. Enfin, c’est lui qu’engage le puissant milliardaire russe Abraham Romanovitch. Ce magnat du gaz sibérien cherche à savoir pourquoi il a l’IRS sur le dos. N’étant pas américain lui-même et ne possédant aucune compagnie aux USA, il semble hors du champ de compétence de l’agence. Pourtant, cet ancien petit employé sans avenir, devenu milliardaire en profitant « des conseils » d’un amant de sa femme, est effectivement dans le collimateur, puis dans le lit de la jolie Mia. A moins qu’il ne soit qu’un moyen pour atteindre une autre cible ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A mi parcours, le spin-off haletant d’IR$, se veut encore plus que discret, mais en tous cas particulièrement happant pour ce qui est de mettre un visage sur ce diable d’All Watcher. Prévue en 7 tomes, l’enquête conjointe du beau Larry et de sa collègue de l’IRS, la sexy Mia, a pour objet de mettre le grappin sur une personne ( ?), une entité financière ( ?), une association maffieuse ( ?) qui, tel un trou noir, engloutirait chaque année des milliards de dollars. Pour ce qui est du mystère, le scénariste Stephen Desberg continue de placer les pièces sur l’échiquier, en une construction qu’il affectionne particulièrement : primo, présentation des suspects puis flashback (sur le même moule qu’Empire USA ou Cassio) ; deuzio, actions croisées des protagonistes, multiplication des lieux, des angles de l’intrigue en un découpage risqué, mais maitrisé et produisant l’accroche espérée… Ainsi, c’est avant tout l’interaction des protagonistes, la torture cérébrale à tenter de piocher des indices, qui accaparent notre intérêt. Pas réellement besoin de bien comprendre les mécanismes financiers utilisés par « Black Hole » (autre nom donné au mystérieux inconnu) pour se laisser embarquer avec jubilation. Malgré l’épaisseur continue du mystère, on avance un brin, faisant connaissance ici avec Mac Parnell et un oligarque russe (ressemblant fortement au vrai propriétaire d’un célèbre club de foot anglais) ou trouvant réponse aux mystérieux achats de terrains brésiliens. Tout ça sent fort la grosse magouille unissant l’ensemble des gros bonnets mis sous la loupe depuis le début. Enfin, si l’opus se paie le luxe de réunir la quasi-totalité des personnages évoqués tour à tour depuis le tome 1, c’est le jeu de Mia qui nous trouble particulièrement. D’ailleurs, c’est elle qui offre son titre au prochain chapitre : soyons patient ! Graphiquement, le trait détonne un brin en s’éloignant de l’esthétisme lissé habituel. Certains risqueront de faire grise mine. Pourtant, on ne s’y perd guère (Larry est peut être un peu moins Larry sur certains plans) et ce choix donne un nouveau charme à la série.