L'histoire :
Tyler Wight est un fugitif. Il coule des jours paisibles sur une île de la mer des Caraïbes au large de la Colombie, lorsqu’un matin, il observe un bateau au large de l’île. Instinctivement, l’agent spécial détecte le danger. Quelques minutes plus tard, il est assis à la barre de son bateau et file en direction du bâtiment suspect. Feintant l’ennemi, Tyler immobilise le bateau et plonge sans bruit à la mer. Le piège se referme sur l’homme qui, intrigué du comportement suspect de l’agent, accoste son navire au bateau de Tyler et met le pied sur le pont. Ne trouvant personne à bord, l’homme se tend. Un petit bateau pneumatique bâché attire son attention. En soulevant l’épaisse bâche en plastique, il décharge quelques balles à l’aveugle. Les détonations préviennent l’agent que l’homme est à bord. C’est à ce moment que Tyler pose le pied sur le pont. Profitant de l’avantage de la surprise, l’agent se cache à proximité de l’escalier en attendant que l’homme descende à l’étage inférieur. L’homme descend prudemment les escaliers, mais à quelques marches du pont, il est déstabilisé et perd son arme. Se relevant d’un bond, il fait face à l’agent et sort un poignard. Tyler, rompu à l’exercice, le désarme avec une serviette trouvée sur une rambarde. Profitant de la surprise de l’assaillant, Alpha exécute une prise de combat rapproché qui déséquilibre l’homme en le faisant passer par-dessus la barrière sur le pont inférieur. Tyler profite de couler son propre bateau, prend la barre de celui de l’homme et vogue à toute allure en direction des Etats-Unis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Alpha est un mythe. Initiée à l’origine par Youri Jigounov et le regretté Pascal Renard en 1996, puis admirablement repris par Mythic jusqu’en 2007, la série a survécu grâce à l’envie de Jigounov de poursuivre l’aventure, qui s’est chargé pour quelques tomes du scénario et du dessin. Dominos est le premier album de la série sans Jigounov. Emmanuel Herzet au scénario et Alain Queireix au dessin reprennent le flambeau et d’une belle manière. Au niveau du dessin, Queireix est rompu à l’exercice. Reprendre des personnages mythiques ne lui fait pas peur, à l’instar de Larry B. Max de la série IR$ ou encore le « spin-off » d’Alpha. Pour le coup, le dessin est réaliste et très riche. Que ce soit les fonds de décors des cases ou les visages des personnages, l’ensemble est très détaillé et précis. Les scènes d’actions sont pléthoriques et le dessinateur se montre très à l’aise dans la représentation des bateaux, avions et autres voitures, que ce soit civil ou militaire. L’agencement des cases et la forme de ces dernières varie selon le besoin du scénario ce qui accentue fluidité et dynamisme. Herzet a pour sa part la lourde tâche de maintenir une géopolitique complexe, qui est l’ADN de la série, tout en évitant de noyer le lecteur sous un excès d’information. D’ailleurs, un point a son importance : les auteurs fournissent deux pages de rappel concernant les protagonistes de l’histoire. Le lecteur leur est reconnaissant de ce petit résumé, qui n’est pas si évident à faire, même après avoir lu et relu les différents tomes de cette saison 2 d’Alpha. Ainsi, l’héritage de Jigounov et Renard se retrouve dans les mains expertes de deux nouveaux auteurs qui relèvent le défi avec brio. De bons augures pour une saison 3, peut-être.