L'histoire :
À proximité du complexe militaire américain antimissile AEGIS à Deveselu en Roumanie, un groupe des forces spéciales se dissimule dans un champ de blé. Invisible pour une surveillance humaine conventionnelle, la petite équipe surentraînée est observée à son insu depuis les airs par un drone Havoc-Mark. Un essaim de quatre drones supplémentaires prend son envol et fonce sur l’escouade. A leur proximité, les soldats n’ont pas le temps d’abattre les engins téléguidés et ces derniers explosent en aspergeant les hommes d’une poudre jaune. L’exercice est terminé, c’est un réel succès. Les armes de la société Blade Inc commandées par le pentagone sont opérationnelles. Quelques jours plus tard, un camion transportant vingt-cinq drones Havoc a été volé et le personnel de la société Blade Inc a reçu des menaces de mort. Les faits sont assez graves pour que l’équipe d’Alpha soit mise sur l’enquête. Le conducteur du camion volé, retenu en détention à l’ambassade américaine de Bucarest, dénonce le CEO d’Aerok comme commanditaire du vol. Alpha et Tosca sont envoyés au siège d’Aerok pour prendre la température. Dans le couloir d’accès au bureau du directeur, Alpha croise un homme suspect et remarque instantanément des gouttelettes de sang sur la manche de sa chemise blanche. Au cri de terreur de la secrétaire de direction, Alpha interpelle l’homme suspect. S’ensuit une course-poursuite effrénée. L’affaire se complique. Le directeur de la société Aerok a été assassiné et le conducteur du camion va subir le même sort au même moment à 8 000 km de là dans l’enceinte de l’ambassade américaine de Bucarest.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel opus dAlpha plonge le lecteur dans une affaire d’espionnage industriel. Le cœur du scénario est ce fameux drone Havoc capable de détecter une cible par de nombreux moyens et de tuer cette dernière par explosion. Alpha s’intègre bien dans cette équipe multidisciplinaire et quitte son costume d’antihéros depuis la reprise du personnage par les auteurs actuels. Malgré quelques rebondissements, le fil narratif est somme toute grossier et l’effet de suspens principal est très certainement la situation finale du récit qui oblige le lecteur à attendre le tome suivant MR Washington pour connaître le dénouement. Cependant, le scénario proposé par Emmanuel Herzet est plaisant, dynamique et bourré d’action. L’équipe menée par Keller offre de nombreuses possibilités de développement d'histoire. Les thèmes abordés sont somme toute très réalistes. Sur le plan graphique, Alain Queireix est toujours à la manœuvre et l’environnement graphique toujours aussi agréable. Peu de situations peuvent mettre ce dessinateur expérimenté en défaut. Avec un trait réaliste, il peut placer le personnage principal dans n’importe quelle situation rendant la scène plausible et équilibrée. Le découpage de l’album est moderne et offre un dynamisme complémentaire à un scénario qui ne manque pas d’action. Ainsi, malgré un fil narratif prévisible, le récit d’action proposé est plaisant. L’environnement graphique est du même calibre que les précédents opus, réaliste, dynamique et au service du récit.