L'histoire :
Belgrade est en effervescence. C’est le jour du match opposant « The Three Lions », l’équipe nationale de football anglaise, et l’équipe nationale de Serbie. Alors que la majorité des supporters des deux camps s’affrontent à coup de chant, une minorité règlent leurs comptes à coup de poing, barre à mine et tesson de bouteille. Dans le chaos, les forces de l’ordre Serbe contiennent les « incidents » dans les lieux isolés. Fondus dans la foule, les officiers de la « National Football Intelligence Unit » observent les hooligans anglais fichés. A leur grande surprise, ils ont reconnu un « client » pour leur homologue Serbe, un certain Branislav Nokavic. Lié à la mafia et souvent observé avec des anciens militaires, un homme l’accompagne. Son indifférence aux scènes de violence à proximité de lui pousse les agents anglais à le prendre en filature. C’est l’agent Samuel Titell qui suit Nokavic et s’installe au bar du Central Bar Belgrade pour observer son « client ». Titell entend la discussion par bribes. Il est question de la destruction du port de Beyrouth, quelques mois plus tôt. Le même scénario pourrait se reproduire en Angleterre... et Londres brulerait alors durant des jours, comme lors de l’incendie de 1666. Abasourdi par ce qu’il vient d’entendre, Titell remarque au dernier moment qu’un homme se tient derrière lui. Malgré un très bon réflexe, il reçoit un coup de lame dans le ventre. Réussissant à s’enfuir, il se dirige vers l’ambassade des Etats Unis à proximité. Derrière lui, les chiens fous sont lâchés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alpha et son équipe sont de retour pour contrecarrer les plans d’attentats sur la ville de Londres d’un groupuscule armé Serbe. Pour le coup, le récit est recentré sur le conflit entre deux hommes dont le dernier duel à mort n’a pas été amené à son terme. Le duo d’auteurs Emmanuel Herzet et Alain Queireix partent d’un fait divers du monde du football sans trop de lien avec le terrorisme et ils déroulent la pelote de laine pour finalement placer Alpha face à un risque de tsunami sur la capitale anglaise. Comme à son accoutumé depuis la reprise du personnage, Emmanuel Herzet sert un scénario rythmé et très bien ficelé. S'appuyant sur plusieurs faits de la géopolitique actuelle, le scénariste réussit à donner un rythme soutenu au récit tenant le lecteur en haleine et limitant les longs exposés de « briefing » soporifiques. La série limite le récit à une histoire par tome tout en maintenant plusieurs liens entre album autour du personnage principal. Cette recette supprime quelque peu la frustration du fameux « suite au prochain tome » et permet de bien comprendre les tenants et aboutissants du récit sans devoir relire le tome précédent dans sa globalité. Le personnage d’Alpha est toujours aussi intéressant à suivre et les personnages secondaires prennent plus de place et de profondeur autour de Tyler. L’environnement graphique est toujours réalisé par Alain Queireix, très à l'aise pour représenter fidèlement des situations réalistes, que ce soit sur terre, sur mer et dans les airs. Le dessin est réellement plaisant et le découpage moderne ajoute du rythme à un récit qui n’en manque déjà pas. Une nouvelle fois, Herzet et Queireix livrent un album dynamique, graphiquement beau et explosif.