L'histoire :
L’opération du jour est la récupération d’un « colis ». Pour l’agence, c’est une opération de routine. Le colis se prénomme Meï. Elle est la fille de Zhang Yuan, le comptable général des triades qui collabore activement avec les services américains. Dès les premières minutes de l’opération de récupération, Tyler sent que quelque chose ne tourne pas rond, c’est trop facile. Peu de garde avec du matériel de seconde main, ce ne sont pas les méthodes des triades mais plutôt celles d’amateurs. Malgré une course-poursuite en ville et l’élimination de deux motards, la mission est un succès et Meï est libérée. De retour à la planque, Alpha et son équipe sont débriefés. Ils apprennent que Zhang Yuan n’est pas encore sous protection de l’agence et s’est réfugié dans une planque. Le quartier général d’Alpha est compromis car il a fait tomber son téléphone lors de la course-poursuite et les services secret chinois sont remonté jusqu’à lui. Il est temps de fuir car en plus de la mafia, Tyler a les services secrets chinois à ses trousses...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La saison numéro trois de la série Alpha se poursuit. Cette fois, Tyler est pris au piège entre la mafia et les services secret chinois, qui souhaitent tous deux mettre la main sur le comptable Zhang Yuan. Une nouvelle fois, Emmanuel Herzet réussit à tenir le lecteur en haleine dans un récit qui se déroule à fond les ballons. Pas de répit pour le héros et le lecteur. Le scénariste use certes de stratagèmes coutumiers aux récits d’espionnage, mais il les met en place avec beaucoup d’intelligence afin de créer des rebondissements et donner du corps au récit. D’ailleurs, les auteurs se positionnent sur la technologie 2.0 à coup de satellites, d'écoutes téléphoniques ou encore de reconnaissances faciales. Ce dernier point est fort intéressant, car dans nos sociétés ultra connectées, la protection des données et de la vie privée perd toujours plus de terrain face à la notion de sécurité. Plusieurs recherches ont été publiées dans ce sens, dont une récente de l’université Ben Gourion en Israël, qui démontre que la technologie peut être prise à défaut en appliquant un maquillage naturel ou aléatoire. L’identification des personnes chute ainsi drastiquement, faisant passer le nombre de « matchs » sous le seuil raisonnable d’un environnement opérationnel réaliste. Graphiquement, Alain Queireix qui a repris le dessin de la série depuis le tome 14, s’est emparé de l’âme de cet anti-héros atypique. Il ne fait pas du Jigounov, ni du Lamquet, mais du Queireix, avec un dessin, clair, lisible et fluide, un trait très réaliste et des héroïnes féminines et sensuelles. Ce nouveau récit d’espionnage regorge d’action, de suspens et de plaisir. Il serait dommage de s’en priver...