L'histoire :
Bapt et Gaël, youtubeurs reconnus, négocient leur entrée dans la BD chez leur éditeur qui leur refuse un titre parlant : Tintin et Milou s’enculent sur Mars ne peut pas être publié. Les autres titres, ridicules et vulgaires, sont eux aussi rétoqués. Pourtant les deux amis sont fans de BD. Alors qu’ils s’entraînent à la boxe dans leur salon, ils sont invités à aider à déménager l’oncle Georges de Gaël. Rebutés, ils sont convaincus par les émoluments : 5 euros. Dans la cave de l’oncle Georges, ils trouvent une clé qui ouvre un grand livre de BD dans lequel ils plongent magiquement. Ils y rencontrent Astérix et Obélix complètement saouls arrêtés par les Dupond-t et le capitaine Haddock. Quand Astérix vomit dans son casque, on voit Boule avec une casquette des Douanes qui demande à Bill de flairer « la came ». Alors qu’ils ont la vague impression de connaître les personnages qu’ils rencontrent, Bapt et Gaël arrivent dans une auberge dans laquelle ils sont mis au parfum par un chat vert qui parle, Clark Gaybeul, qui leur explique que le grand-père Fernand a semé le chaos dans le monde de la BD. Les deux amis doivent faire quelque chose…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une incursion dans la BD de deux touche-à-tout qui ne se prennent pas au sérieux. Spécialistes de l’auto-dérision, ils se mettent souvent dans des situations dans lesquelles ils passent pour des décérébrés devant plus d’un million d’abonnés. Les blagues sont scatophiles, sexuelles et touchent le rire nerveux. Les auteurs poussent au maximum une logique de décrédibilisation totale. Cela fonctionne une fois ou deux dans l’album. Mais la plupart du temps, le propos est pathétique, et les chutes avec. Les tentatives de mise en abîme ou de rupture du 4ème mur sont éculées, comme la plupart des blagues, issues tout droit des années 90, le rythme et la capacité de créer un décalage en moins. On ne peut en revanche pas s’empêcher de reconnaître aux auteurs une vraie sauvagerie, et une capacité à aller au bout de leur plaisir. Le trait caricatural de Baba, sa ligne claire fluide et pleine de mouvement, apportent beaucoup à une narration qui en revanche est assez bien menée. Les fans apprécieront, les autres devraient se tenir sainement éloignés de cet ovni en carton-pâte.