L'histoire :
De nos jours, un typhon s’abat sur la Thaïlande, relayé par les médias du monde entier. Depuis leur QG, une plateforme lacustre au large de Dubaï, en dehors des eaux territoriales, les membres du « Comité » s’alertent. Ce comité semble être une organisation non gouvernementale, à but lucratif : il défend les intérêts privés de quelques unes des plus grosses firmes mondiales, et ses équipes servent de mercenaires selon les appels d’offres émis par des états et des administrations diverses. En effet, l’usine Syngex, spécialisée en engrais et désherbants industriels, se trouve à Yala, dans la zone météo à risques de l’Asie du sud-est. Or ses stocks et matières premières risquent d’être emportés par les inondations et les glissements de terrains, au risque de provoquer des catastrophes écologiques. Surtout, ses secrets de fabrications industriels vont se retrouver à la merci des rebelles et gouvernements voisins, dès lors que les personnels auront été évacués. Le « comité » fait donc appel à son département « Blackline », une société militaire privée. Le chef d’équipe pour cette mission sera le franco-vietnamien Bao Jay Greaves, un ex-marine polyglotte et expérimenté. Il recrute son équipe à distance, tout en volant vers la Malaisie, tandis que son matériel est réuni et mis à disposition en quelques heures. Pour n’éveiller aucun soupçon, ils agiront sous la couverture d’une vraie-fausse ONG, baptisée « Population Rescue »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Troisième vague du Lombard s’enrichit aujourd’hui d’une nouvelle série pétrie de géopolitique et de real-politik. L’intention est louable : il s’agit de nous dévoiler la guerre sous un jour nouveau et telle qu’elle se pratique aujourd’hui à travers le monde. En effet, en notre bon vieux XXIe siècle, la guerre est avant tout économique, bien que les retombées sur les populations humaines ne soient pas moins tragiques qu’auparavant. Blackline est ici une armée privée, qui agit selon les intérêts d’un mystérieux « Comité », ou en tant que mercenaire, au service du mieux offrant… en tous cas, c’est ce que nous « vend » la fiche de presse. Il faut en effet avoir accès à la documentation fournie en annexe de ce premier tome pour appréhender au mieux ce qu’est le « Comité » et les fondamentaux de la série en général. La grosse lacune de cette mise en bouche se situe sur ce plan : trop de non-dits en amont tuent l’intérêt de l’intrigue. En outre, les personnages expriment peu empathie, le héros en tête… La finalité de ces grandes manœuvres et jeux d’influences à travers la jungle thaïlandaise demeure bien obscure. Dommage, car la technicité du contexte et le savoir-faire séquentiel pour rythmer l’histoire sont bien là ; le coup de crayon réaliste de Pasquale Del Vecchio, bien que très commun, est également en place. Peut-être est-on trop pressé… Laissons donc le temps à la série de s’installer et de poser ses bases. Mais vite ! Parmi la pléthore de nouvelles sorties, peu de séries peuvent se payer le luxe de plusieurs tomes pour convaincre leur public…