L'histoire :
Projeté dans le passé, Bob Morane a assisté presque impuissant aux massacres de Nankin par l’armée japonaise en… 1937 ! De son côté, Sophia Paramount a atterri à Pearl Harbour au moment même de la fameuse attaque qui changea la face de l’Histoire. Pour Bill Ballantine, la situation n’est guère plus brillante : parti à la recherche de son commandant en 2007, il se réveille en 1932 avant d’être incarcéré par les gardes de monsieur Du, le chef de la pègre de Shangaï. C’est que, lorsque la Patrouille du Temps a une idée en tête, elle ne lésine pas sur les moyens ! En l’occurrence, elle espérait bien convaincre nos amis d’empêcher la guerre du pacifique. D’où l’idée d’envoyer Bob Morane et Sophia assister aux pires exactions de l’époque, espérant que leur sensibilité naturelle ferait le reste. Mais un vrai héros ne se laisse pas dicter sa conduite, pas plus qu’il ne se permet de changer le passé ! En revanche, pas question de repartir en laissant un ami derrière, surtout pas un impétueux Ecossais dont la fougue suffirait à elle seule à infléchir le cours de l’Histoire. Voilà donc Sophia et Bob Morane repartis en 1932 pour tirer Bill d’affaire, entre triades, opium et amours contrariées. Hasard ou coïncidence, leur intervention a lieu le 8 janvier, à quelques heures du premier débarquement des Japonais à Shangaï…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée de base de ce 43e Bob Morane est certes un archétype, mais toujours alléchant : envoyer des êtres humains remonter le temps afin d’éviter les erreurs du passé. Or, la collusion de genres – du fantastique dans une série d’aventures – est bien mal maîtrisée. Durant tout l’album, la patrouille du temps n’apparaît que sur de rares pages et Bob et Sophia passent leur temps à chercher Bill. Ils vont d’indices en indices, tous aussi peu convaincants les uns que les autres. Une fois réunis, ils exécutent leur mission en 2 autres pages, hop c’est plié. On a l’impression que l’auteur avait hâte de terminer cet épisode fantastique pas très limpide. L’album aurait dû s’appeler « il faut sauver le soldat Ballantine ». Enfin, une pirouette finale un peu lourde nous apprend que nos trois héros étaient en fin de compte dans un super simulateur et qu’ils n’ont en réalité jamais remonté le temps : cruelle désillusion ! Le dessin fait aussi grise mine. La patrouille du Temps semble être le décor d’un film des années 60/70 pendant l’effervescence des films de science fiction. Guère convaincant. Certains arrières plans sont flous ou bâclés. Les couleurs, par endroits trop flashy, donnent à d’autres moments une atmosphère désuète…