L'histoire :
Les sergents français Calmos et Drevet partent au Soudan pour une mission de reconnaissance concernant une mystérieuse machine appelée le Lycotron. Cette machine créée par le professeur Saint Loup, a semblerait-il le pouvoir de dissocier l’espace et le temps. Deux mois après la disparition des sergents, Bob Morane et Bill Balantine sont chargés par le gouvernement français de les retrouver. Mais le chemin qui les y mène est périlleux. Ils franchissent des rapides en rafting et escaladent des parois abruptes. Lors de leur longue marche dans le désert, ils prennent soin de faire la route de nuit et d’éviter soigneusement les nombreux prédateurs qui rôdent. Malgré leurs précautions, ils manquent d’être dévorés par une meute de lycaons. Arrivés sur les lieux du complexe scientifique, l’endroit semble désert jusqu’à ce qu’il trouve la machine avec, au milieu, une cage contenant des prisonniers dont les français. Ils parviennent à les délivrer et à placer des explosifs lorsque soudain, la machine s’active et Bob et Bill se retrouvent sur un sol rouge où tout n’est que pentagone. Pendant ce temps, Calmos et Drevet subissent eux aussi les effets du Lycotron. Ils aperçoivent un bâtiment, pénètrent à l’intérieur et trouvent une mystérieuse peau de bête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est des films anciens qui ne vieillissent pas. Même si leur scénario est un peu rétro, le résultat reste très apprécié. Malheureusement, ce 44e opus de Bob Morane ne fait pas du tout partie de cette catégorie. Sur un scénario à l’ancienne, du genre très largement exploité sur tous les supports possibles, l’espace-temps est ici décrit de manière complètement ahurissante. Le début de l’histoire est hachuré dans le temps : il n’est pas rare de voir les bulles contenir des phrase du genre « X jours plus tard ». Avec cette technique visant à passer sur les détails pour nous mettre au plus vite dans le feu de l’action, le lecteur a le sentiment d’une histoire parachutée et arrivant de nulle part. L’histoire évolue; même si l’épisode de la jungle est plutôt correct, il est un peu long pour le peu d’intérêt qu’il apporte au scénario. Puis le fantastique apparaît et l’album part en vrille. Les personnages se retrouvent sur une planète où tout n’est que pentagone ; ils se font attaquer par des ombres et par des bâtiments vivants. Vernes a décidément beaucoup d’imagination... Et les explications sont complètement illogiques. D’un coup, le décor change : on passe à de l’hexagone (repasser en revue la géométrie n’est pas une idée brillante), une africaine arrive d’on ne sait où et tombe folle amoureuse de Bob ; la machine à remonter est en fait vivante et dévore tout avec du cristal… Bref, ca n’a ni queue ni tête. Sur ce scénario anarchique, le dessin ne vaut guère mieux. La scène de la jungle n’est pas trop mal – même si les lycaons bavent un peu trop de la gueule – mais la suite devient bien trop simpliste. Les pentagones sont la solution facile pour un dessin rapide, les cases sont vraiment laides et surtout l’arrière plan, unicolore et illisible, est très souvent raté. Ainsi, cet opus est à réserver aux vrais purs fans inconditionnels.