L'histoire :
C’est la nuit à New York. Loin du tumulte de la ville, au milieu de Central Park, un homme seul avance dans le silence ouaté par le son de ses pas dans la neige. Il se dirige vers des petits groupes de clochards qui tentent de se réchauffer auprès de feux de camps organisés çà et là. Une vieille femme lui propose une place au chaud. L’homme demande qui sont ces gens. Ce sont les déçus, les rejetés, les laissés-pour-compte… Ils sont « le peuple des égouts ». L’homme s’étonne qu’on ne lui pose pas la même question en retour. Mais la vieille femme sait. Il est Capricorne. L’homme est étonné. Tout en l’acceptant, il sait que ce n’est pas son vrai nom… La vieille femme formule alors une étrange mise en garde : son nom sera dorénavant « Capricorne » et il aura la responsabilité de ne jamais crier son ancien nom à sa ville, New York… car elle ne s’en remettrait jamais. Pour alléger ce soudain et mystérieux fardeau, elle lui remet les cartes du destin et ses prophéties : « Méfie-toi des trois ! », « Gare aux six carrés ! », « Tu es l’un mais tu n’en es qu’un ! », « Un Dieu mourra pour toi ! », « Rien ne se répète ! », « Leur élément ne l’est pas ! ». Le jour se lève, le peuple des égouts disparait dans les profondeurs, et Capricorne doit reprendre son chemin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Capricorne, c’est avant tout l’histoire d’un auteur talentueux qui a su emporter et faire surfer des milliers de lecteurs sur une vague de mystère contrôlée et entretenue pendant une vingtaine d’années, jusqu’à sa conclusion. Une épopée incroyable qui a entraîné, au fil du temps, des milliers de fans dans son sillage. Comme toute grande œuvre, l’édition d’une intégrale est souvent l’occasion de tout reprendre à zéro… Et comme toute œuvre incroyable, il est fort probable que même plusieurs rembobinages n’entameront ni le plaisir, ni les surprises. Nous voilà donc embarqués sur les cinq premiers tomes de la série, que l’on pourrait qualifier de premier cycle, et qui marquent l’arrivée de Capricorne à New York et la mise en place des éléments principaux de l’histoire. C’est aussi le moment pour Andreas de faire de la fine cousette pour relier Capricorne à sa précédente œuvre, Rork, dans laquelle il est aussi intéressant de se replonger. On y découvre alors avec surprise que Capricorne et ses acolytes, Ash et Astor, étaient déjà des personnages dans Rork. Ce premier cycle est alors aussi une sorte de préquel, où l’on découvre comment Capricorne est devenu astrologue et propriétaire d’un grand immeuble newyorkais et les mystères qu’il enferme. Un poil hermétique au premier abord, mais criblée d’humour et d’originalité, l’œuvre emporte pourtant inexorablement son lecteur. C’est néanmoins le graphisme unique d’Andreas qui séduira les amateurs du 9e art les plus exigeants. Cette édition noir et blanc de la série est d’ailleurs aussi une expérience fascinante, permettant de mieux se rendre compte du travail minutieux de l’auteur. Une occasion de redécouvrir Capricorne autrement…