L'histoire :
Cela fait longtemps que Capricorne marche seul dans le froid. Equipé seulement de vêtements chauds et d’un sac, il avance au grès des passages que la montage enneigée veut bien lui laisser emprunter. Ici et là, une crevasse l’oblige à détourner son périple ou à emprunter des chemins peu sûrs. Il ne le sait pas mais quelqu’un le guette discrètement. Le guetteur ne le sait pas, mais lui aussi, il est guetté par un guetteur encore plus discret. Après une nuit de repos, Capricorne se réveille pour se rendre compte que sa besace a disparu. Les traces toutes fraîches dans la neige le mènent directement à son sac et quelques centaines de mètres plus loin au voleur étendu comme mort auprès de la bouteille dérobée dont il a manifestement abusé. Il se rend vite compte qu’il est alors entouré de toute une tribu qui porte les mêmes vêtements singuliers que l’homme à terre. Une étoffe de couleur sur leur coiffe semble marquer une distinction entre les protagonistes. Immédiatement, l’homme à l’étoffe orange, celui qui porte le sceptre, lui fait comprendre par signes que, quoiqu’il arrive, il ne faut pas parler. Ici, les avalanches font la loi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Andreas étonne une fois de plus. Alors que l’on pensait avoir enfin touché la substantifique moelle des mystérieuses aventures de Capricorne et que l’on espérait enfin des réponses, les plus vives de nos questions redeviennent d’actualité, encore et encore. Qui est Capricorne ? Quelle est sa destiné ? Quel est ce monde où il vit ? Tout parait si réel, si physique. Pourtant, tout semble sur le point d’imploser pour ne refléter que le néant. Close to the edge, round by the corner… Définitivement inaccessible, sans titre, sans parole, sans même couverture (toute blanche : un coup de génie et une fumisterie) ce tome 12 apparaît dès lors (une fois de plus ?) comme un album central de la série. La montagne, omniprésente, fera seule le grand monologue de ce roman graphique. Les règles du silence étant fixées, l’auteur ne dispose plus que son talent de narrateur graphique. Le lecteur ne lit plus. Il regarde. Enfin ! Ecrasé par les hauteurs, terrifié par les cimes, inquiet, l’observateur suit avec crainte, mais sans discontinuité, la progression d’un héros qui en déjà trop vu, lui, pour s’étonner. Rarement, les découpages passionnés d’Andreas n’auront été aussi bien mis en valeur.