L'histoire :
Le temps s’est arrêté au pays des glaces. Depuis la reconstitution de la Pierre d’Apocalypse, plus aucune machine ne fonctionne. Aucune présence humaine depuis des jours. Soudain, de la fumée s’échappe du gros cargo amarré au quai. C’est la chance à saisir. Capricorne s’approche avec prudence, s’engage sur la passerelle, explore le pont. L’absence d’âme qui vive l’inquiète. Il entre dans la cabine, s’annonçant de vive voix pour demander la permission de monter à bord. Un éclair rouge et puis… Le capitaine Vortex et les deux matelots Remsem et Momsem l’accueillent chaleureusement. Ils le connaissent, ou du moins ils connaissent le précédent Capricorne. Justement, ils allaient appareiller pour New York, la destination de ce dernier. Ensuite, viennent les présentations avec le reste de l’équipage : Lady Hetherington qui va rejoindre son mari en Amérique, les frères Tcherniatov (import-export) en voyage d’affaires, son éminence le Cardinal Bugiardo et le peintre et poète Auguste Ramottin. Le soir venu, l’animation ne manque pas, mais Capricorne préfère rester à l’écart. Face à l’insistance du capitaine, il finit tout de même par rejoindre les autres. Soudain la mascarade ne tient plus et tout bascule… Il ouvre les yeux et retrouve sa réalité, allongé sur une table d’opération, les entrailles ouvertes… Une immense bête tentaculaire est en train de le charcuter au bistouri. Une voix lui parle dans sa tête et lui demande d’accepter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore et toujours plus loin. Andreas brise encore son style narratif et impose au lecteur d’émerger de la léthargie de Capricorne, libérant les amarres de ce bateau qui le ramène vers New York et ses problèmes. Rêve en cage (le tome 13) permettait de renouer avec les personnages du passé et annonçait déjà un retour aux fondamentaux de la série. L’Opération étonnera pourtant encore par sa richesse et ses rebondissements. Andreas y va cette fois carrément, en dévoilant un certain nombre des cartes de ce scénario psychotique mais palpitant. On en est certainement au sublime de la série, sans arriver à savoir pour autant combien de temps encore il nous faudra pour en percevoir tous les enjeux. Tout à son habitude, l’auteur cherche à encapsuler cet album dans un style graphique et une ambiance qui lui sont propres. C’est ici l’opération à cœur ouvert de Capricorne, par une espèce de monstre tentaculaire que le lecteur devra subir tout au long de ce tome. A fond de cale, on sent l’odeur du mazout et, tout comme Capricorne, on doit subir et accepter une opération dangereuse, anesthésié et scotché par des vérités écrasantes….