L'histoire :
Après avoir quitté un peuple muet très curieux, Capricorne trouve refuge dans une bicoque en bois, à l’abri de la neige et du froid. Heureusement, une bonne bouteille lui réchauffe le corps et l’âme. Après avoir englouti une partie du précieux mélange, il s’effondre, terrassé par la fatigue et l’alcool. Mais il n’y a jamais de répit pour Capricorne : il doit maintenant évoluer prisonnier d’un rêve étrange. Tout commence par un baiser sur la joue, déposé par un personnage encapuchonné et tout de rouge vêtu, qui s’enfuit immédiatement, sans que Capricorne n’ait pu apercevoir son visage. Poussé par la curiosité et désorienté, il poursuit ce mystérieux chaperon rouge à travers un jardin féérique qui finit par se transformer en tunnel, puis en égout. Sa course effrénée s’arrête brutalement, lorsqu’il se retrouve face aux trois vieilles femmes rencontrées à New York. Il voudrait leur parler des cartes du destin... mais il se rend compte qu’il ne les a plus sur lui. Les trois vieilles lui disent qu’« ils » les ont empruntés pour jouer. Qui ça « ils » ? Trop tard ! Les vieilles ont disparu et Capricorne se retrouve l’instant d’après en modèle réduit, sur un échiquier, dans le jardin merveilleux où l’homme aux mains tatouées et Dahmaloch livrent paisiblement bataille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n’y a pas plus de repos pour le subconscient de Capricorne, que pour le lecteur. Après la chute du Concept (lire Le passage), Andreas avait livré trois albums un peu à part, qui nous avaient permis de souffler. Après le monde silencieux de l’anonyme tome 12, Andreas nous replonge sans préambule dans le tourbillon dangereux d’un Capricorne en convalescence mentale. C’est dans son rêve qu’il va falloir se battre pour y comprendre quelque chose. Décontenancé, perdu, le lecteur affolé n’aura plus qu’à sortir les neuf premiers albums poussiéreux, trop vite oubliés dans sa bibliothèque. Car les références au passé vont bon train… tous les personnages, toutes les histoires tordues du pauvre Capricorne resurgissent. L’auteur nous donne bien quelques petits rappels… Mais il savoure surtout son petit effet (planifié ?) sur le lecteur, et nous balance des « Oh, excusez-moi ! Vous ne le savez que trop bien, n’est ce pas ? ». Peu importe, on se plonge avec délectation dans ce cauchemar, qui annonce des suites des plus surréalistes. Les fans seront également ravis du savant découpage appliqué cette fois par l’auteur, qui emprisonne le lecteur dans le rêve du héros avec des planches quadrillées en 5x4=20 carrés égaux, séparés par des traits noirs, qui symbolisent une cage…