L'histoire :
En pleine nuit du 3 avril 1817, dans le comté du Gloucestershire, le commandeur Hill se dirige vers la demeure du magistrat Samuel Worrall avec une étrange passagère à ses côtés. Arrivé sur place, il explique à son ami que le cordonnier d’Almondsbury lui a amené ce qu’il pensait être une mendiante. Mais finalement, il semblerait que la jeune femme soit d’origine étrangère. Du coup, Hill ne sait pas comment procéder avec cette étrangère et demande l’aide de son ami magistrat. Samuel accepte de lui prêter main-forte, mais lorsque Hill essaie de faire entrer l’invitée dans la maison, cette dernière prend peur et s’enfuit en criant. Le bruit finit par attirer Elisabeth, l’épouse du magistrat. Elle rejoint les hommes à l’entrée afin de découvrir ce qu’il se passe. Avec plus de tacts que le commandeur, madame Worrall se présente et réussit à découvrir que la jeune fille effrayée se nomme Caraboo. Puis elle la persuade d’entrer à l’intérieur. Avant de pénétrer, Caraboo se met à réciter une sorte de prière, comme pour bénir la maison. Elle procède ainsi pour chaque pièce qu’elle traverse. Hill propose ensuite de confronter Caraboo à Friksos, le majordome des Worrall qui connait de nombreux dialectes. Mais ce dernier n’arrive pas à comprendre la jeune femme et prétend qu’il s’agit d’une affabulatrice…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce one-shot, le scénariste Antoine Ozanam se base sur des événements authentiques mais flous, qui ont déjà donné lieu à une comédie musicale filmée en 1964 (My fair lady), pour créer une aventure plaisante se déroulant sur plus de 60 pages. Pour ce faire, le scénariste mélange adroitement faits d’Histoire et liberté fictionnelle, et dévoile la surprenante Caraboo, qui détonne au sein du milieu aristocratique so british du début du XIXème siècle. Énigmatique à souhait, l’album laisse longtemps planer le mystère autour de la véritable identité de la « princesse ». Vient-elle bien de l’étranger ? Est-ce quelqu’un d’important ? Ou plutôt une simple mendiante qui cherche à échapper à une condamnation ? Entre ceux qui veulent aider Caraboo et ceux qui se méfient d’elle, l’intrigue ne faiblit jamais et reste particulièrement divertissante. Au dessin, la brésilienne Julia Bax propose un savant mélange entre l'univers BD et celui de l’animation, façon Tim Burton (L'étrange Noël de Mister Jack) ou encore Studio Aardman (Wallace et Gromit). Une chose est sûre, on est littéralement embarqué dans l’Angleterre victorienne que la dessinatrice dépeint. On n'en ressort conquis qu’une fois l’album terminé. Enfin, un petit dossier de cinq pages conclut l’album en nous dévoilant la part de vérité et la part de fiction de l’histoire, le tout agrémenté des recherches graphiques de Bax.