L'histoire :
Depuis qu’elle a assisté un escargot dans la mort, la petite Cerise a le pouvoir de parler aux animaux. Elle partage ce don avec un autre garçon, Arthur, qui vit dans un centre équestre. Elle s’en fait un super copain, ce qui rend la sœur de celui-ci, Victoria, jalouse. Par bêtise, Victoria met le feu à une écurie et un cheval est grièvement brûlé. Cerise apprend alors de la bouche d’un ver de terre qui se trouvait là que la coupable est Victoria… et elle se demande bien comment elle va pouvoir annoncer cela à Arthur. Pendant ce temps, un troisième garçon, Michel, pourvu des mêmes capacités de parler aux animaux, se fâche avec son père. Il refuse en effet d’hériter de l’abattoir familial, cela lui est trop pénible d’entendre les cris des animaux lorsqu’ils sont abattus. Il fugue, non sans avoir auparavant libéré les vaches, les moutons et les cochons de leur enclos. A la rue, un peu seul et perdu, il parvient tout de même à se connecter à Internet. Il reçoit ainsi une invitation de la part de MissMissMaïs… qui n’est autre que Thaïs, la meilleure amie de Cerise. Elle veut bien croire que Michel entend parler les animaux, puisque c’est aussi le cas de Cerise. Cependant, lorsque la terrible araignée-sang apprend cela, depuis les profondeurs de sa tanière, elle entre dans une rage folle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous ses allures de p’tite « BD à papa » et son dessin naïf, ce troisième volume de Cerise met un terme à une incroyable aventure épique, pleine de rebondissements, de complots, de voyages, de criminels en fuite et de supers-pouvoirs hérités dans des bains d’acide, comme pour les super héros. Pour originalité de départ, les débats sont menés par des enfants héros qui comprennent le langage des animaux. Cette spécificité offre à l’auteur le terrain d’une quête complètement foutraque, mais néanmoins palpitante et habilement construite. Il s’agit tout de même de lutter contre une machiavélique, tyrannique et démesurée « araignée-sang » (beuark), tout en offrant la rédemption aux jeunes héros pour toutes les grosses bêtises produites jusqu’alors. Laurel anime sa quête avec savoir-faire, en ajoutant de grosses louches d’humour, grâce à son sens de la caricature et de la réplique qui tue. Le point de vue déjanté des animaux, ainsi que leur langage de djeunz, sont une excellente idée. Un gros hic viendra peut-être de la difficulté de trouver le juste public : il y a en effet une dichotomie entre d’un côté le dessin rond et enfantin, le contraste des couleurs qui sied à cette cible, et de l’autre, le ton de la narration clairement plus adolescent. Dommage, cette trilogie complète mérite le détour de la part des 9-14 ans.