L'histoire :
Jean Pasquier, fondé de pouvoir de la banque Stub, a joué avec le feu… Il ya quelques années, en effet, il s’est servi dans les caisses de sa banque pour acheter des terrains dans le Caucase. Grâce à quelques fonctionnaires d’Azerbaïdjan, un oléoduc destiné à l’acheminement du pétrole de la mer Caspienne a emprunté un tracé passant sur les fameux terrains. Revendus pour l’occasion à prix d’or, les terres ont rapporté gros… Pasquier est aujourd’hui contacté par ses anciens complices pour une affaire qui ressemble fortement à un blanchiment d’argent : Pavel Chamil, du ministère du pétrole azerbaïdjanais, sollicite la coopération du banquier pour transférer sur un compte du genevois, la bagatelle de 49 millions de dollars. Pour éviter de se faire piéger, Jean Pasquier sollicite l’aide de la belle Zoé Zemp, officier de police de la Brigade des Enquêtes Réservées, une cellule spécialisée dans la délinquance en col blanc. Suite au récit de Pasquier, l’équipe en charge de l’enquête pense immédiatement à une autre escroquerie (l’affaire Noestre) qui avait utilisé le même type de technique : mise à disposition d’un compte, demande d’avance de fonds pour versements de pots de vins, perte colossal pour le banquier… Quelques jours plus tard, Pasquier est approché par l’un de ses anciens complices et un ministre de l’Azerbaïdjan qui, effectivement, lui demandent de débourser 2 millions de dollars pour le paiement de « commissions » facilitant la transaction principale. Si par hasard, il venait à l’idée au financier suisse de refuser, les fonctionnaires ont un moyen de pression : ils ont enlevé une de ses anciennes maîtresses, la belle Svetlana…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous êtes hermétiques au moindre relevé bancaire, si vous n’avez jamais rien compris aux mécanismes financiers (et si vous n’avez surtout jamais envie d’y comprendre quoi que ce soit) : passez votre chemin ! La série de Daniel Ceppi nous plonge, en effet, dans un univers complexe, qu’on à l’habitude de réserver à des initiés. Et si d’autres séries (Secrets bancaires, IR$, Largo Winch…) ont déjà utilisé ce petit monde, dans lequel on jongle avec les millions, comme rampe de lancement, CH-Confidentiel manque pour sa part cruellement d’action. Ce 3e opus ne remet malheureusement pas le navire à flot. On assiste une nouvelle fois à une intrigue complexe et peu intéressante (hormis la pirouette finale qui rend sympathique le banquier) où les longues planches de dialogues s’enchainent, étouffant les timides velléités d’action. On sent pourtant que le scénariste connaît la liste des ingrédients à ajouter… mais il peine à les assembler de manière limpide, et à réussir son alchimie : l’approche psychologique des personnages est trop sobre, faisant d’eux des êtres froids ; les rebondissements sont furtifs et immédiatement absorbés par le manque de fluidité du récit… Le trait tout aussi rugueux que le récit ne facilite pas non plus la lecture. On sent, cependant, qu’il suffirait d’un tout petit quelque chose pour rehausser le niveau. Reste à l’auteur à trouver quoi…