L'histoire :
En 3 jours dans sa nouvelle affectation, l’inspecteur de police Lili Lafayette a vue toutes ses illusions s’envoler. Elle a tout d’abord pris la mesure de la corruption généralisée étendue à toute la ville. Le vrai « Big-Boss » ici, c’est Fernando Da Silva, un ancien docker devenu parrain, qui tient notamment la plupart des flics à sa botte. Une particularité physique monstrueuse et angoissante le caractérise : il a un frère siamois minuscule collé à son visage, à la place du nez ! Lili a d’abord cru devoir lutter contre les ripoux… avant qu’un évènement vienne changer la donne comme un tsunami : lors d’un règlement de compte particulièrement sanglant, Big-Boss s’est pris une balle dans le crâne. Cette nouvelle a mis la ville sens dessus-dessous, les autres gangs de la pègre entrant en guerre pour récupérer son territoire. Notamment, le caïd Tony Furiani s’empare d’un important stock de lance-rockets et se met à l’utiliser à tout va ! Pendant ce temps, des phénomènes étranges se déroulent à l’hôpital où Big-Boss est dans le coma : grâce à la puissance d’un démon vaudou, le parrain prend chaque jour possession d’un autre patient endormi, et tente de mener des représailles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second tome, nous quittons de plus en plus le registre du polar d’action, pour entrer de plein pied dans le paranormal. Il n’y en a pas trop, juste une histoire de possession vaudou, mais suffisamment spectaculaire pour caractériser dorénavant la série de polar fantastique. Néanmoins, le scénariste Jean-Philippe Dugand a l’intelligence de combler ce choix narratif en levant le mystère sur ces pouvoirs. Vous saurez tout sur le démon Exü et son lien avec Big-Boss… en fin d’album ! Avant cela, le récit s’alterne sur deux fils narratifs : d’un côté la guerre des gangs, violente et explosive à souhait, avec un focus sur ce qui n’était jusqu’alors qu’un second couteau, Tony Furiani. Petite frappe sans scrupule, violent, ambitieux, il pique la vedette à Lili, qui de son côté, récupère un peu de sa superbe. L’autre trame se concentre sur les successives possessions démoniaques de Big-Boss, qui entre dans le corps de ses voisins de chambre pour accomplir sa vengeance. Au dessin, Denys embrasse petit à petit un style plus spontané, en douceur, mais tout aussi réaliste et réussi, s’appuyant toujours sur des encrages bien prononcés. Une série violente, efficace mais dotée d'un ton « différent », s’installe progressivement…