L'histoire :
Un naufragé en haillons et à la pilosité développée regarde la ligne d’horizon de l’océan, assis sur le sable de son île tropicale. Soudain, derrière lui, se trouve le Docteur Bonheur et sa fidèle et colossale assistante, le mannequin Audrey. Sans lui laisser le temps d’en placer une, ils lui construisent un radeau, l’assomment et l’envoient voguer de retour vers la civilisation… alors que l’île était exclusivement peuplée de naïades nues et fort avenantes.
Alors qu’ils observent, la larme à l’œil, l’incendie de leur villa africaine, un couple d’européens voit le Docteur Bonheur débarquer. Celui-ci incite Audrey à reconstruire leur villa, et invite le père de famille à parlementer avec les indigènes qui refusent l’occidentalisation de leur savane…
Allo Houston ? Une capsule spatiale de la Nasa est en perdition, après l’explosion de ses réserves en oxygène. Pas de panique : le Docteur Bonheur est à bord ! Audrey, sa fidèle assistante fait du bouche-à-bouche aux 3 astronautes, qui entre alors dans un état second euphorique suite à cette douce épreuve. Le célèbre pilote Bradley doit donc assister à distance le Docteur Bonheur, pour qu’il ramène la navette sur terre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second opus réunit 10 nouvelles histoires plus ou moins longues de Docteur Bonheur (de 2 à 8 planches), suivant la stricte même recette que le tome 1. Le principe : primo, vous vous trouvez dans une situation délicate, voire désespérée ; deuxio, même dans le contexte le plus improbable (en chute libre, dans une navette spatiale…), le Docteur Bonheur et son inséparable et fidèle-assistante-Audrey débarquent illico ; tertio, ils vous imposent de force leur méthode de secours, à l’insu de votre plein gré. Le tout est enrobé d’un humour très moyen, relativement facile (et tantôt un peu grivois), plutôt destiné aux ados ou aux adultes (d’où les fonds noirs des pages ?). A noter : on ne voit toujours pas la tronche de cette Audrey à la fois plantureuse, muette, efficace et sexy… un paramètre désormais fondamental de la série. Certes, le scénariste Clarke suscite parfois le sourire, notamment à travers un sketch clin d’œil sympatoche, qui met en scène deux autres auteurs belges très connus, Danny et Tibet. Certes, on retrouve à travers le trait aisé du dessinateur Turk quelques expressions faciales de son autre série culte, Léonard… Les auteurs tentent d’assumer une forme de second degré (cf. leurs bios réciproques en 4e de couv’), mais la mayonnaise proposée par ce docteur pourvu d’un nez rouge de clown et qui fait votre bonheur malgré vous, ne prend guère. Dans leur ligne de mire, ils s’attaquent pourtant à la « dictature du bonheur » de la pensée unique, une démarche qui pourrait s’avérer intéressante, si la démonstration était plus éloquente. Un docteur qu’il vaut mieux le réfléchir à deux fois avant de l’inscrire à la sécu comme médecin traitant…