L'histoire :
Antoine Veylaine, bretteur surdoué et mercenaire sous Louis XIII, est semble-t-il tombé dans un piège en acceptant de se battre en duel contre un certain Deslandois. Malhabile à l’épée, l’homme était protégé par trois mousquetaires… mais son destin était scellé par avance : de mystérieux tueurs lui ont tiré dessus. Après s’être débarrassé des fâcheux par quelques passes d’arme, Veylaine, son tuteur Massao et Lord Freemantel (un « providentiel » diplomate anglais) portent donc Deslandois, gravement blessé, chez Bartolomeo, savant et médecin. Tandis que ce dernier soigne Deslandois, Freemantel explique à Veylaine que Deslandois était l’alchimiste officiel du roi et qu’il était sur le point de réussir la transmutation, le changement du plomb en or. Car Deslandois avait été initié aux secrets de la pierre philosophale par le plus doué des alchimistes, Nesle-le-fou. Or en cette période, le royaume de France a de gros besoin de fonds pour financer la protection de son territoire… Avec l’aide de Bartolomeo, dont les inventions et les automates sont pleis de ressources, Veylaine prend alors la mesure des enjeux économiques, scientifiques et diplomatiques qui se jouent. Il décide de retourner chez Deslandois afin de recueillir un maximum d’informations sur ses récentes découvertes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette aventure historique sous la Renaissance, clairement définie « de cape et d’épée » par son titre, tourne quelque peu au fantastique dans ce second volet, avec le développement prononcé du paramètre alchimique. D’indices en révélations, nos héros courent après le secret de transmutation et de la pierre philosophale, c’est-à-dire l’or et indirectement la puissance du royaume de France. Au passage, Antoine Veylaine en apprend plus sur ses origines et croise la route d’un certain d’Artagnan. C’est parfaitement rocambolesque, dans la proche lignée des récits-feuilletons d‘Alexandre Dumas, avec hélas un petit quelques chose de laborieux en sus… Car Emmanuel Herzet a beau soigner tout particulièrement ses dialogues, au verbe élégant, ces derniers plombent la fluidité de la narration. On peine à s’enthousiasmer par les investigations bondissantes de ces (trop ?) nombreux personnages et velléités, voire à tout comprendre à la première lecture. Une seconde lecture permettra d’y voir plus clair et de doublement profiter des duels chorégraphiés, explosions spectaculaires, mitraillages faciles et explorations à suspens. Le canevas est en effet idéal pour permettre à Alessio Coppola de s’éclater dans tous les paramètres du dessin. L’italien raffine et détaille plus encore ses encrages, relayés par une colorisation idoine de Vyacheslav Panarin : du sacré beau boulot !