L'histoire :
Deep et Sax sont partenaires dans la très secrète organisation Ellis. Ils sont chargés de débarrasser New York des rêves des habitants, qui ont la fâcheuse tendance à prendre vie, au gré des cauchemars des citadins de la "grosse pomme". Aujourd'hui, ils commencent leur journée dans un cinéma, ou le projectionniste s'est endormi, rêvant des personnages du film en cours de projection, qui se mettent à tirer sur les spectateurs... Ce premier problème vite résolu, ils se remettent en chasse du marchand de sable, la plus grosse abomination que la ville ait connue, qui multiplie les agressions et dont le but est notamment d'atteindre Ellis en son cœur. Celui-ci fait tout pour délivrer son demi-frère, maintenu dans une prison secrète de haute sécurité par le groupe Ellis. Il met petit à petit en place une équipe de choc chargée d'attaquer le centre nerveux de ses ennemis. Pendant ce temps, Deep, grâce à ses pouvoirs lui permettant de voir dans le passé ce qui est arrivé sur une scène de crime, suit la trace d'un étrange personnage chat. Son dernier forfait : l'enlèvement d'un réalisateur connu. Dans son dernier film, ce dernier met en scène des super agents. D'ici à ce que le marchand de sable utilise les rêves du réalisateur pour utiliser ses personnages à son profit, il n'y a qu'un pas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la catégorie scénario alambiqué, décousu et du coup, très difficile à suivre, Sax, deuxième tome de la série Ellis, figure certainement dans le peloton de tête. On passe d'un plan à l'autre sans forcément comprendre exactement l'enchainement de l'ensemble. Certes, l'histoire est assez simple, donc peut être, malgré tout, suivie. Mais le tout est trop poussif, trop tiré par les cheveux pour intéresser. On tourne les pages en spectateur lointain, sans véritable envie de connaitre la suite, qui utilise le ressort du rêve devenu réalité dans tous les sens. La psychologie des personnages est presque inexistante, ou, quand un effort est fait en ce sens, maladroitement amenée, et au final, on ne croit pas plus aux personnages qu'à l'histoire. Qu'ils meurent, qu'ils vivent, sous la forme humaine ou de rêves, peu importe. On ne croit pas à l'univers mis en place par Sébastien Latour, le scénariste. Il est secondé par le grand Griffo, au dessin, qui propose ici un travail de très bonne qualité, comme il se doit. Son style est maitrisé, et la série gagne en graphisme ce qu'elle perd en scénario. Hélas, sans histoire pour le supporter, le meilleur des dessins ne peut suffire. Il est fort, le marchand de sable : il réussit même à endormir le lecteur...
