L'histoire :
Allongée sur une chaise longue à bronzer dans son jardin, Flora discute avec son amie Léa. Depuis quelques temps, la discussion est toujours la même : trouver l’âme sœur. Mère célibataire, proche de la quarantaine, Flora n’a plus connu d’homme depuis son divorce à « l’amiable » d’avec le père de son fils. En plus de ce gouffre sentimental qui lui pèse, c’est aussi celui de son compte en banque qui la préoccupe, inquiète qu’elle est de ne plus arriver bientôt à rembourser les traites de sa maison et de devoir la quitter. Dans les difficultés, il est important d’être entouré. Le problème c’est que Léa, quoique assez lucide sur la situation de Flora, ne peut s’empêcher en « bonne copine » de piquer là où cela fait mal. En désespoir de cause, Flora s’est inscrite sur les sites de rencontres sur Internet. Nouvel outil virtuel de sociabilité à la mode, les clichés – ou pas – sont encore nombreux à son encontre : terrain de chasse sexuel, moyen d’épouser un homme mûr pour hériter de sa fortune une fois celui-ci dans la tombe, profils faussés à cent lieues du réel, etc. Son voisin, qu’elle surnomme « Vénérable », a peut-être raison : se résoudre au célibat serait sa seule vraie alternative…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trouver l’amour – ou tout autre chose – sur Internet est aujourd'hui rentré dans les mœurs. Les émissions de téléréalité dérivées de cette pratique inondent le PAF et font grimper les audiences. Pourtant, malgré des réussites qui se multiplient, nombreux sont les clichés qui restent attachés à ce grand magasin virtuel du sentiment. Flora et les étoiles filantes semble raconter une histoire de quelques années en arrière, dix ans ou moins peut-être, au début de ce phénomène. Avec beaucoup d’humour et une certaine candeur, Chantal Van Den Heuvel met en scène cette mère célibataire qui, se refusant à vieillir seule comme cela pouvait arriver avant, est prête à mettre tout en œuvre pour retrouver l’âme sœur. Consciente des dérives inhérentes aux sites de rencontres, elle se prend au jeu et, en dépit des ratés, continue de croire au prince charmant. Intéressant de prime abord par une narration en partie introspective, l’album pâtit ensuite d’une intrigue sans trop de surprises. Au dessin, Daphné Collignon a pris le parti d’en montrer le moins possible et de centrer ses bulles sur les personnages. La mise en couleur est rosée, quoique un brin tristounette. Au final, la morale de ce conte de fée moderne est somme toute simple. Et l’on aura pris du plaisir à lire ce récit sur papier ou sur Internet. Flora et les étoiles filantes, ou encore une autre histoire de Cendrillon…