L'histoire :
La villa de Nigrina brûle. Les esclaves et gens de maison se précipitent avec des seaux pour arrêter l’incendie et voient leur maître, Caius Gratius Nigrinus, devant le feu, des torches à la main. Il profère un sermon et libère tous ses esclaves. Il répudie également sa femme Horacia et se déclare maudit par le sort et le malheur. Il marche alors vers les flammes, déclarant que personne ne peut éviter la mort le jour où elle arrive. Aelio fuit la demeure de Caïus avec son cheval préféré et atteint la bordure de la Gaule Narbonnaise. Complètement fourbu par ce long voyage, il finit par tomber de cheval devant les gardes qui surveillent les portes de la demeure. Pendant ce temps, à Valentia, le cruel Victor s’entraîne aux courses. Il ne pense qu’à gagner, mais sa dernière course ne le satisfait pas. Pour lui, ses chevaux ont été trop lents. Fou de rage, il se précipite vers les écuries. Il brandit un couteau et tue son propre cheval en lui découpant la tête. Les esclaves regardent ce spectacle, horrifiés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aelio, l’aurige de la bande dessinée, revient dans un troisième tome sanglant. On retrouve avec joie tous les points forts de la série. Le contexte historique est très bien traité, avec des allusions discrètes mais bien senties à des grandes figures de l’antiquité romaine. Une « guest star » fait d'ailleurs son apparition en fin d’album. On voyage tout au long des provinces romaines, même si les noms d’antan ne sont pas très parlants, faute d’une carte en annexe. Le péplum marche à plein régime, avec des figures bien connues tels les gladiateurs, les esclaves, les consuls ou les auriges. Juanra Fernandez apporte une petite nouveauté avec une touche d’exotisme : un coureur venu de l’Orient va participer aux courses de chars. Même si on en attendait un peu plus sur cette apparition, l’idée est bonne. Chaque tome offre également sa course de chars, moment clef de la série. Aelio revient donc sur le devant de la scène et il a l’occasion de se racheter. Pourtant, l’intrigue faiblit par rapport à la violence et au suspense du tome précédent. L’histoire de la vengeance et la rage d’Aelio passent inaperçues, de sorte que l’ensemble manque de profondeur. Fernandez a toutefois l’art de découper son récit de façon habile. Tel un char qui négocie un virage dangereux, le scénariste nous emporte dans son récit. Matteo Guerrero est étonnant de facilité au dessin. Son trait est ultra dynamique et les plans d’une puissance saisissante. Les couleurs tout en délicatesse et le graphisme majestueux font de cette série un régal pour les yeux. Le tome trois est moins trépidant que prévu, mais le final annonce un tome quatre sous haute tension. Alea Jacta est !