L'histoire :
A nouveau réunis pour le meilleur et pour le pire, les Golden Dogs, sous l’impulsion d’Orwood, nourrissent une double intention : se faire les joyaux de la Couronne et, dans le même mouvement, ridiculiser définitivement le Juge Aaron. L’idée est des plus simples : les Dogs savent Aaron prêt à déployer toutes les forces de police pour les débusquer. Aussi, ils ont laissé courir l’information du lieu de leur cachette autour des « Rookeries », pour profiter de la mobilisation générale et dévaliser dans le même temps les bijoux. Cependant, une fois encore, il y a eu trahison. Le juge Aaron, parfaitement informé du stratagème, a placé gardes du corps d’élite du Punjab et fusiliers du Bengale devant la Jewel House. Mais à rusé, rusé et demi... Car Orwood a lui aussi tout prévu pour finalement jouer un dernier tour à son plus vieil ennemi. Il sait qu’on a une nouvelle fois trahi les Golden Dogs et il livre à ses comparses son véritable plan. Un plan qui leur permettra de se mettre définitivement à l’abri du besoin. Et surtout, un plan qui lui permettra de mettre la main sur un précieux papyrus égyptien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour préparer la conclusion de cette plongée victorienne aux basques de nos 4 voyous londoniens, Stephen Desberg et son compère Griffo nous avaient diablement ferrés à la faveur d’un tome 3 qui redonnait un peu d’éclat à la série : des retrouvailles au suspens habilement tisonné ; un tour de cochon joué à ce coquin d’Aaron ; et l’appât d’un fric-frac génial pour regonfler leurs poches, puis mettre définitivement l’effroyable juge au tapis. Bref, la promesse d’un retour à Quatre gagnant, émoustillé par un cambriolage éclatant et l’ultime confrontation entre bons et méchants (sans bien savoir d’ailleurs où les situer)… Du vol scintillant d’or, il y aura. De la canaille bernée, des coups de mousquets et des plans parfaitement rodés aussi. Mais tout ça manque une nouvelle fois cruellement de densité, ou plutôt de panache, car confié à un tempo jouant la complexité des sentiments, des amours, des amitiés ou des fidélités, plutôt que nourri par l’épique, l’aventure et l’action. C’est un parti-pris… mais pas des plus convaincants et plus habilement maîtrisé au sein d’autres récits. A l’impeccable tison du traître dans la bande (jamais clairement élucidé, d’ailleurs…), aux aspérités des personnages principaux, ou à la jubilation d’un beau casse bourré d’adrénaline et de rebondissements, le scénario préfère le mystère des résurrections égyptiennes et une valse torturée des sentiments. De quoi faire poindre une légère déception au regard du potentiel initial suggéré par le contexte du récit ou le profil des personnages. Rien à redire, à l’inverse, sur le travail de Griffo, toujours aussi séduisant et minutieux.