L'histoire :
Ismaël Vasquez faisait partie du gang des A.Caidos lorsqu'il était jeune. Il a quitté ce groupuscule en s'engageant dans les forces armées américaines. De la guerre d'Irak à laquelle il a ensuite participé, Ismaël n'a plus aucun souvenir. Juste l'impression d'avoir servi de cobaye à une drôle d'expérience. De retour au pays, l'ancien soldat se paie des mots de crâne régulièrement. Parfois, des visions d'horreur lui viennent en flash. Cela fait plusieurs semaines qu'Ismaël vit chez sa sœur Maria. Il s'entend bien avec elle, joue avec son neveu Gabriel et accepte même les rendez-vous arrangés avec les amies de sa sœur. Tout irait bien si Ismaël n'avait croisé deux membres de son ancien gang. Ces derniers le somment d'ailleurs de les rejoindre illico presto. L'ancien soldat sort de ses gonds lorsqu'ils vont jusqu'à menacer sa famille. Il les frappe alors, mais sa force n'est pas commune. Il est même beaucoup trop fort ! Les deux A.Caidos retournent voir leur leader, qui leur ordonne de laver cet affront dans le sang...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est avec une couverture pour le moins marquante par son esthétisme sobre et efficace que le contact se fait avec Harden. Ce premier album, sur deux prévu, est l’œuvre de Joaquim Diaz, un auteur que les lecteurs ont pu voir sur Captain Perfect (dans un registre décalé) et Jerry Mail (dans un style fantastique), il y a de cela quelques années. Avec Harden, l'histoire jongle avec différents genres. Il y a de la chronique sociale avec ce soldat revenu d'un conflit et hanté par des visions cauchemardesques ; du fantastique, avec les capacités surpuissantes qu'Ismaël possède ; de la guerre urbaine, de l'action... Diaz ouvre l'album sur une séquence spectaculaire qui marque d'emblée les esprits. La violence et la puissance qui émanent du personnage sont juste énormes ! Par la suite, l'histoire dévoile progressivement les autres personnages principaux. Tous ont un rôle déjà bien établi dans ce premier volet, à l'exception d'une junkie sexy. La narration coule toute seule et l'on enquille la soixantaine de pages rapidement, totalement conquis par cette mise en bouche. Visuellement, Diaz a fait bien du chemin depuis ses premières bandes dessinées. Son trait réaliste est soigné et chaque case bénéficie d'un décor travaillé, d'un cadrage cinématographique. Le design de ses protagonistes rappelle un peu celui de Toledano sur Ken Games. La colorisation informatique est très maîtrisée, elle aussi. Le seul bémol pourrait concerner certaines onomatopées bizarrement insérées en début d'ouvrage. Harden effectue des débuts fracassants, modernes et bigrement prometteurs...
