L'histoire :
Bangkok... Alors qu’il se croit tranquille, à des milliers de kilomètres de Los Angeles et de son dernier forfait (voir Au nom du Président), Phoenix sent que Larry B. Max n’a pas dit son dernier mot. Et de fait, l’agent spécial de l’IR$ n’a plus qu’une intention : se venger en trouant la peau de ce meurtrier. Alors qu’il sort d’un night club, Larry le prend en chasse dans les rues de la mégapole l’arme au poing. Malheureusement, rapidement, Phoenix lui échappe. Et avant qu’il n’ait pu tirer le moindre coup de feu, il est assommé par un mystérieux assaillant. A son réveil, Max est conduit chez un des puissants parrains de la ville, Ianfu. En guise de bienvenue, le maître des lieux lui offre la tête de Phoenix. Néanmoins, le cadeau à un prix : la police thaïlandaise enquête déjà sur l’agent du fisc américain, en faisant son principal suspect. Ianfu s’est lui-même chargé d’accumuler toutes les preuves de sa culpabilité. Pour le blanchir, il propose à Larry B. Max un marché : il lui donne 10 jours pour découvrir où a disparu l’ Or de Yamashita…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Giflé, aveuglé par le sort que son coquin de scénariste lui avait réservé lors du précédent diptyque (Hollywood connection), voilà notre beau Larry B. Max pris dans le piège de la vengeance comme un bleu : contraint d’enquêter contre son gré pour un mafieux chinois… Aussi, c’est bien l’Asie, l’explosion de sa puissance économique, son Histoire douloureuse ou ses connections avec la CIA qui tissent le canevas de cette 7e intrigue, au rythme d’un découpage « à la Desberg » toujours aussi savamment (si l’on est amateur…) orchestré. Chahutée lors des derniers diptyques (l’énigme de la mort de ses parents ; sa relation trouble avec Gloria/Kate…), la vie privée de notre héros à crinière blanche tisonne à nouveau le récit. Néanmoins, elle constitue moins le nœud du suspens, un peu comme si le scénario voulait remettre au goût du jour une trame classique sur les rails de la série : des sommes d’argent colossales (ici, un vieux trésor en or massif…) ; des pourris bien méchants ; des magouilles à gogo ; des tigresses aux griffes aiguisées ; des coups de flingues ; une nouvelle beauté dans les pattes (Angela)… L’agent spécial de l’I.R.$ semble refaire sa panoplie à la James Bond ou à la Largo Winch pour nous faire bouffer de l’action. Peut-être moins à l’aise dans le gratouillage de la personnalité de son héros du fisc américain (cet angle s’est révélé au final peu convaincant dans les précédents tomes), c’est pourtant vraisemblablement de ce coté-ci que Stephen Desberg devrait s’appliquer pour faire rebondir sa série. Car à la longue, les schémas utilisés bâtissent des péripéties un peu convenues : distrayantes, mais manquant d’un petit zest pour franchir un pallier. A l’inverse, le dessin de Bernard Vranken se veut de plus en plus séduisant : on adore l’utilisation des lavis, la force des cadrages et l’on pardonnera même ce rendu parfois photographique qui fige un brin le mouvement.