L'histoire :
Ce matin là, face à son conseil d'administration, le CEO de la Channing Corporation va vivre un moment difficile. Il apprend que plusieurs de ses actionnaires principaux ont décidé de vendre leurs parts de la société, et découvre stupéfait que c'est un même homme qui a acheté toutes ces parts dans le plus grand secret. L'auteur de cette OPA hostile n'est autre que Larry B Max, dont les intentions demeurent obscures. Les enjeux autour de l'entreprise sont colossaux, et des hommes de main qui travaillent pour son père tentent très vite d'impressionner l'ancien inspecteur de l'IRS. Depuis que Larry a découvert le rôle que Robert Max a joué auprès du gouvernement américain dans le contexte de la guerre économique avec la Chine, son combat contre la corruption financière prend une tournure de plus en plus solitaire. Une rencontre avec la très belle Kate dans un restaurant chic va accélérer le cours des choses. Elle mentionne le nom de Jason Wong, un milliardaire sino-américain. Et il s'avère que Jakoff, avec qui Larry a décidé de s'associer, le connait très bien.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans son nouveau rôle de justicier indépendant, Larry est impeccable ! Depuis qu'il a quitté l'IRS, la grande administration fiscale américaine, notre héros se frotte de l'intérieur aux forces obscures de la finance qu'il tentait de contrer jusqu'ici. Un passage du côté obscur qui permet des intrigues à l'intérêt double, entre ses anciens collègues qui lui en veulent, et son nouveau milieu où tous les coups sont permis. Stephen Desberg y trouve une nouvelle fraîcheur, et le lecteur une nouvelle curiosité. Les points de repère d'origine sont présents sans être envahissants, et ils ne nous manquent pas, tant l'intérêt est renouvelé par ce nouveau départ. Cela dit, la lecture du diptyque précédent est indispensable à la compréhension de celui-ci. Bernard Vrancken continue de faire évoluer son style, alternant des pages en pleine lumière pleines de détails photographiques, et des contre-jours aux larges aplats noirs. Une forme d'hésitation étonnante au vu de son expérience, les styles étant vraiment différents dans ces deux atmosphères, à moins qu'il s'agisse d'une volonté délibérée de varier les effets. La sortie du parking entre les pages 41 et 42 est de ce point de vue saisissante. Larry, de son côté, continue de se balader au volant de voitures de luxe dont les marques changent deux fois par tome, passant de la classe allemande à la flamboyance italienne. Un caprice probablement pour les deux auteurs, qui confirment la volonté grand-public et distrayante – au détriment parfois du réalisme – d'une série qui fonctionne plutôt bien.