L'histoire :
Depuis qu'il a découvert que la construction du pont de Sinkis, sur l'île indonésienne de Sumatra, est un prétexte pour un vaste détournement de sable, Irons est clairement une cible pour les criminels qui organisent ce trafic. Enlevé par Jakang qu'il prenait pour un allié, en compagnie de Porter l'ingénieur de Starbridge, ils sont à bord d'un petit bateau qui les emmène vers une île inconnue. Pendant ce temps, sur le chantier du pont, l'équipe qui supervise le projet découvre la carte-mémoire laissée sur place par Irons. Ils comprennent pourquoi rien n'avance depuis six ans, et comment Starbridge a pour seul but d'exporter du sable vers Singapour, et remplace le sable de qualité des plages indonésiennes par un produit impropre à la construction. La matière première, lorsqu'elle est d'une qualité suffisante, est une denrée rare pour les pays dont les infrastructures sont la clé du développement. Un groupe de marins amateurs en vacances qui ont compris que quelque chose n'allait pas en croisant le bateau des prisonniers, tente de faire intervenir la police. Tout comme Pog, un des représentants de la fondation. Mais les autorités ne sont visiblement pas coopératives. Tous vont très bientôt comprendre pourquoi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours aussi peu causant, notre ingénieur spécialiste des superstructures se trouve plongé dans un trafic aux ramifications multiples, dans lequel, semble-t-il, tout le monde a des intérêts cachés. Sur fond d'une guerre du sable qui est réellement un enjeu économique majeur entre Singapour et les pays voisins, Tristan Roulot fait avancer son personnage qui utilise de plus en plus ses poings, et commence à exercer son charme sur une compagne d'infortune. Irons s'humanise un peu, mais très lentement, pour laisser la place à des rebondissements dans tous les sens. Le diptyque va trouver sa conclusion avec des ouvertures intéressantes pour les épisodes à venir, à la manière de la série IR$ avec, à la place de l'inspecteur du fisc américain, un ingénieur en génie civil. On l'imagine continuer son tour du monde des enjeux politico-économiques, et on espère petit à petit des révélations sur sa vie et son passé. Pour le moment, le mystère persiste et l'action prend le dessus. Au dessin, Luc Brahy continue son job très précis et lisible avec, comme dans beaucoup de productions actuelles, des couleurs assez présentes qui minimisent le rôle du dessinateur. Hugo Facio gère toutes les ombres, les effets de lumière et les contre-jours, pour un résultat très propre mais un peu formaté et qui relègue la performance artistique au second plan.