L'histoire :
Jack London n'était pas qu'un romancier féru d'aventure. Il était aussi un politicien, un vagabond, un amoureux et un voyageur. Le 23 avril 1907, au sommet de sa gloire littéraire, il quitte San Francisco pour réaliser un tour du monde sur son voilier, le Shark. En dépit de sa méconnaissance de la mer, il part avec un jeune équipage et son épouse. Malgré les pluies et les tempêtes, il écrit chaque jour les mots qui donneront naissance à l'un de ses chef-d’œuvres, Martin Eden. Mais les conditions climatiques violentes ralentissent la traversée et imposent des escales. Ainsi, ils doivent s'arrêter sur les îles d’Hawaï, des Marquises et de Bora-Bora, où l'étonnement est de mise, même si leur aventure reste loin des images d'Epinal. London ne pourra pas finir son tour du monde initialement prévu sur 7 ans, en raison d'une maladie qui l'oblige à rentrer en Californie. Une nouvelle aventure qui contribue à la renommé de l'aventurier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Koza, plus connu des bédéphiles sous son vrai nom de Maximilien Leroy, rend hommage à Jack London en adaptant en BD une des aventures de l'écrivain épris de liberté et d'idéal : un tour du monde inachevé. L'auteur complet mélange astucieusement la vie sur le bateau et les escales, ainsi que les moments passés dans le Grand Nord ou pendant la guerre. Mais comme souvent dans l'œuvre de Koza/Leroy, cet auteur a surtout choisi d'insister sur l'idéal socialiste de l'homme, une facette politique trop souvent méconnue de London. On sent la passion qui a été mise pour raconter cette histoire, avec beaucoup d'informations qui ont du mérité un gros temps de recherches. Toutefois, le graphisme peut en refroidir certains. Les premières pages sont significatives de ce qui va suivre. Le bleu reste majoritaire pour les descriptions en mer. De grands coups de pinceaux noirs fréquentent des tâches de bleu. Au milieu de tout cela, le dessin stylisé et parfois brut est assez imprécis. En outre, les visages se ressemblent beaucoup. L'auteur insiste sans doute trop sur la modernité du dessin et une colorisation souvent dans des tons de bichromie. Tout comme les couleurs, le parti-pris de découpage très « cut » peut perturber la lecture. Certaines planches sont magnifiques et valent le coup d'œil quand même. Cette lecture déroutante des aventures de Jack London saura vous faire voyager vers un ailleurs pleins d'idéal et de déceptions.
