L'histoire :
Dans un monde où désormais toutes les espèces, qu’elles soient humaines ou animales, vivent en paix, Jack Wolfgang est un critique gastronomique réputé. Mais ce n’est pas son seul boulot. En effet, le loup est également un agent de la CIA. Aussi lorsque son ami et mentor, Rocky Dakota, lui demande de s’infiltrer chez le magnat de l’alimentation Wilbur Carnavon afin de récupérer la liste des invités à une réception qui aura lieu à Venise, Jack ne se pose pas de questions et fonce directement. Qui plus est, la mission n’est pas des plus désagréables, puisqu’elle consiste à séduire Anna-Maria, la fille de Carnavon, afin qu’elle l’invite à prendre un dernier verre durant l’absence du paternel. Si le loup arrive facilement à accomplir la première partie du plan, c’est une fois dans le bureau de Wilbur que les choses se compliquent… Soudain, une jolie et agile panthère entre par la fenêtre. A l’aide de la fumée d’une cigarette, elle fait apparaître des cellules photo-électriques donc Jack ignorait l’existence. Puis avec grâce, elle se faufile entre les rayons et récupère facilement la liste. Avant même qu’il ait pu faire plus ample connaissance avec l’invitée surprise, Jack entend les gardes monter l’escalier. Il décide donc de faire diversion pour permettre à l’inconnue de s’enfuir. Mais en partant, la panthère fait malencontreusement sonner l’alarme. Considéré comme complice de la voleuse, le loup est emmené afin de subir un interrogatoire musclé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Impossible de ne pas penser à l’excellente série Blacksad à la lecture de ce premier tome de Jack Wolfgang. À la différence qu’ici, les personnages zoomorphes côtoient les humains. En effet, dans cet univers, les animaux ont évolué en suivant la même éducation que les humains et grâce au tofu, agrémenté d’un mélange secret, chaque espèce, qu’elle soit herbivore ou carnivore, vit dans une paix réelle et durable. C’est dans ce contexte qu’on découvre Jack, le héros loup et agent de la CIA. Suite au meurtre de son mentor, il va aller à l’encontre des ordres de son supérieur et mène une enquête solo afin de démasquer le coupable. Pour ce premier tome, le scénariste Stephen Desberg propose un polar à la sauce « James Bond », très intéressant grâce à ses nombreux rebondissements et à l’humour omniprésent. Si l’enquête n’arrive pas au niveau de celles de Blacksad, elle reste néanmoins très réussie et plaisante. Côté dessins, même topo. Si Henri Reculé offre un travail de grande qualité, il n’atteint jamais celui de Juanjo Guarnido, comparaison inévitable à la lecture de cet univers assez proche. Ça reste tout de même du bon boulot sur le plan de la fluidité, des scènes d’action ou encore des ambiances. Pour conclure, cette nouvelle série est vraiment sympathique et se lit avec plaisir, même si on ne peut s’empêcher de penser à la référence du genre en la découvrant. En tout cas, nous serons au rendez-vous de la prochaine enquête de Jack : Le Nobel du pigeon…