L'histoire :
Alors que Jonathan s'apprêtait à quitter le Tibet pour retrouver la Suisse, son pays de naissance, il reçoit un courrier déposé à son attention à la poste restante de Delhi. C'est son amie Drolma qui lui donne rendez-vous mi-juin au monastère de Yéshé, dans la région de Ngari. Le but de cette missive ? Drolma veut montrer que Jonathan n'est pas un être fantasmé mais existe bel et bien ! Pour couronner le tout, Jonathan aimerait bien revoir Drolma avant de rentrer au bercail. Il reprend sa moto à Krishna, qu'il avait léguée quelques jours plus tôt. Après avoir pris un autostoppeur sur le chemin, il fait d'abord escale à Leh avant d'arriver à destination. À Yéshé, il est accueilli par la vieille Pema et un moine prénommé Chamba. Malheureusement, Chamba lui apprend une drôle de nouvelle : il va devoir attendre 3 mois... En effet, le visa de Drolma a été reporté par la Chine ! Pour la simple et bonne raison que ses voyages à Londres et New York ne sont pas du goût de Pékin. De facto, Jonathan va devoir se plier à la vie des moines. Au programme : prières, récitations, méditations et apprentissage culinaire. Notre héros endosse même la panoplie de livreur de thé au beurre salé pour une ermite. Une guérisseuse portant un masque et habitant dans une étrange caverne baptisée... la Lionne des neiges.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Clap de fin pour Jonathan, le héros amnésique et baroudeur créé par Cosey en 1975, avec cette 7ème intégrale reprenant la suite de Yéshé publié en 2021. Cette édition reprend l'album (le 17ème !) gratifié d'un épais dossier en préambule réalisé par Nelly Rieuf Bista qui s'occupe de développement de projets dans l'Himalaya. Fascinée par le travail de l'auteur suisse, elle y raconte sa rencontre avec l'artiste, la vie des moines (qui essaient de respecter scrupuleusement les 253 règles de la vie des moines !) notamment dans les villages du Ladakh, la philosophie bouddhiste à travers des photos, des anecdotes, des chansons traditionnelles. Ensuite, apparaît La piste de Yéshé, où l'on retrouve Jonathan avec ses questions existentielles, la plupart du temps sans réponse. Toute la philosophie jonathanienne s'ouvre ici, avant que le rideau ne soit tiré. Jonathan, c'est Cosey, mais c'est aussi chacun de nous. Cette quiétude présente dans les mots réfléchis et spontanés comme dans les dessins à l'encrage épais et aux couleurs ocres de Cosey nous accompagne au gré des pages... depuis les débuts de la série. La boucle est bouclée. C'est le retour aux sources. Jonathan peut se poser, se reposer, avant, qui sait, de reprendre de nouveaux chemins...