L'histoire :
S’il y a une connerie à faire dans les environs, vous pouvez être sûr qu’elle va vite être dénichée par Kinky et Cosy. Cheveux blonds raides, robes rouge vif, ces deux sœurs jumelles exercent un monopole sans partage pour les idioties, si possible les moins politiquement correctes. Là où elles passent, ce qu’elles croisent trépasse. Dans leur chambre obscure, ce sont les monstres qui se planquent sous le lit, en priant pour que les vacances durent le plus longtemps possible. Ce comportement décapant semble toutefois trouver un début d’explication dans les antécédents familiaux. Véritable nymphomane, leur mère montre sa poitrine par les fenêtres, s’interroge en permanence sur ses choix en terme de vibromasseurs… Les résultats scolaires des jumelles s’en ressentiraient certainement si leur professeur avait encore les moyens de faire cours. Car l’insécurité poussée à son paroxysme dans les salles de classe l’oblige à venir en armure pour se livrer à de navrantes guerres de tranchée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il existe dorénavant un remède à la platitude des sketches bon-enfant et consensuels de Boule et Bill. Cela s’appelle Kinky et Cosy et recèle des trésors d’idées saugrenues et politiquement incorrectes. Pour ce second recueil de gags en 3 cases, Nix, l’auteur, récidive sur le même principe que pour le premier album. Il chope un thème (ex : le sorcier primitif, le patron omnipotent, le démineur, Saint Nicolas…) et décline plusieurs gags sur le sujet, si possible inédits. A deux reprises, l’auteur livre aussi des histoires sous forme de « romans photo » d’une planche, moyennement convaincants. La véritable bouffée d’oxygène se situe dans le choix des sujets abordés, absolument sans tabou. On y parle godemichets, incitation au suicide, prouts dans la bouche, et même, même… – attention éloignez les plus jeunes de cet écran –… Windows 98 ! (aaargh) Cette aversion pour le bon goût serait bienvenue si elle était véritablement décapante, ou mieux, régulièrement drôle… Malheureusement, les chutes des gags de Kinky et Cosy sont trop souvent décalées pour faire mouche. Sous prétexte d’« absurde », peut-on faire tout et n’importe quoi ? Peut-être ne rit-on pas des mêmes choses dans les Flandres (Nix est belge néerlandais) que par chez nous ? Toujours est-il qu’une fois de plus, on constate qu’humour et société sont intimement liés aux normes culturelles.