L'histoire :
C'est une sorte de moment de vérité qui arrive pour Ange. Devenu un jeune homme, il tente de mener une vie presque normale malgré ses pouvoirs. Mais la visite d'un inspecteur de police mystérieux, qui l'hypnotise et le fait littéralement plonger dans un monde virtuel plein de sens cachés, sème le doute dans son esprit. Il y a visiblement des limites à ce que son esprit peut contrôler. Certains sont semble-t-il plus forts, mentalement, que lui. Il va alors rencontrer son ami Aadi et lui annoncer qu'il ne souhaite plus que leurs dizhis soient partenaires. Le totem du lapin qu'ils partageaient tous les deux n'a été d'aucune utilité à Ange, face à son visiteur inquiétant. Il est donc persuadé que le fait de posséder de nombreux totems va affaiblir tous les dizhis que lui et ses partenaires partagent. Pendant ce temps, Achille N'Bota, alias « Monsieur », parcourt la ville de Chicago, fort de son pouvoir de taureau. Débute une série de règlements de compte qui vont constituer les prémices d'un grand affrontement. Très bientôt, Ange va s'y trouver mêlé, en apprenant une nouvelle inattendue qui va marquer une étape dans sa vie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un tome 5 crucial qui voyait notre jeune héros prendre pied dans la vie quotidienne, avec un job de publicitaire, un peu de baby-sitting, et une enquête sur des voleurs de bijouterie, ce nouvel épisode relance Ange sur la piste des dizhis. Le scénariste Antoine Ozanam met en scène un grand nombre de créatures aux formes animales qui constituent l'univers de la série, et les affrontements se multiplient. Tout est désormais en place pour une saga au long terme, où se mêlent par petites touches les expériences personnelles du jeune garçon aux cheveux bleus (pour qui ne l'aurait pas remarqué...), et des scènes spectaculaires qui voient le coq affronter le taureau, et s'associer avec le rat. Le parallèle avec les sagas de super héros est de plus en plus évident dans cet univers sans limites qui surgit de la réalité la plus banale. Ozanam apporte à son récit tout ce qui fait le sel des grands classiques du genre et permet aux jeunes lecteurs de s'identifier avec Ange, que ce soit dans sa relation avec son père ou lorsqu'il croise une jolie jeune fille. Au dessin, Joel Jurion déroule avec fluidité un style graphique semi réaliste plein de couleurs et d'énergie, décidément impressionnant de maîtrise et d'assurance. Sur un pitch original presque naïf, les deux auteurs, qui partagent probablement le dizhi du raconteur d'histoires, ont construit une des séries jeunesse les plus efficaces du moment.