L'histoire :
Le Defense Intelligence Analsysis Center de Washington n'a plus aucun doute sur les camions remplis d'essence et l'ogive retrouvée dans le métro de Berlin, alors que les chefs des états russe et allemand sont en réunion. La menace affichée est claire. Pourtant la bombe, étant noyée dans l'essence, ne pouvait pas exploser. Anika se trouve embarquée avec Jakob et son ami SDF, qui ont assisté à l'accident de cet étrange personnage dont le corps était entouré de fils de fer. Ils arrivent au sein d'un bunker ultra sécurisé et entouré de forces de l'ordre, pour réaliser que les autorités sont mobilisées comme elles ne l'ont jamais été. Pendant ce temps, Koralowski reprend contact avec la vraie vie sur le yacht de son ami le richissime industriel Aleksandr Orlov. Au programme de ces retrouvailles imprévues, une soirée avec des call-girls et l'évocation de leurs souvenirs communs lorsqu'ils ont mis la main sur les plus grandes entreprises publiques de l'ex-URSS. Mais pour Viktor, le mystère de l'attaque de la prison où il était détenu reste entier. Qui a provoqué cette évasion imprévue ? Etait-il l'objet de l'attaque ou au contraire le bénéficiaire de la destruction du centre pénitentiaire ? Dans le détroit d'Ormuz, et malgré les appels radio du centre de contrôle, un super tanker se dirige tout droit vers les récifs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une entrée en matière enthousiasmante, Philippe Gauckler tente de relever le défi du deuxième tome, celui qui va donner le souffle de sa série, définir sa capacité à révéler des éléments tout en provoquant de nouveaux suspenses. L'ampleur de la menace qui était évoquée dans le premier tome se confirme, et la mise en scène de chaque nouvelle découverte est habile. A mi-chemin entre un graphisme traditionnel et un concept très actuel de fausse pénurie de pétrole, l'auteur réussit quelques belles images, dignes des grandes BD d'aventure des années 50 et 60. En revanche, en choisissant un ton parfois léger et humoristique, il se prive de l'immersion totale du lecteur, auquel il donne régulièrement l'occasion de prendre du recul au détriment de ses personnages. Un exercice périlleux, qui demande beaucoup d'habileté et qui est parfois ici un peu trop décalé. La mise en scène de personnages réels aux noms transformés (Angela Merkel et Vladimir Poutine, entre autres), dans des situations rocambolesques, ajoute à ce décalage qui mute l'intrigue d'a priori possible à finalement improbable. L'aventure est néanmoins originale et plutôt bien construite, l'évolution parallèle de trois groupes de personnage donnant à l'album un beau dynamisme, et le graphisme un peu raide de Gauckler une touche classique réussie. Mais la confusion reste forte à l'avant-dernière page de cet épisode, avec beaucoup de mystères imbriqués. Jusqu'à une toute dernière image qui rend le prochain tome indispensable. OK, bien joué.
