L'histoire :
L'agent Blasko envoyé infiltrer les groupuscules terroristes aux frontières de l'empire russe a retrouvé ses esprits. En pleine possession de ses moyens, il fait équipe avec l'agent Dekker qui le transporte en neutralisant par tous les moyens les informations émises par la puce RFID qui a été implantée sur lui. Les services secrets pourront peut-être bénéficier des informations cruciales dont l'homme accidenté a connaissance de manière confuse. Pendant ce temps, cachés dans un camion anonyme, le président russe Khanine et la chancelière allemande Kermel sont pris en charge par Anika et Jakob. Il leur faut à tout prix rester à l'abri des menaces imminentes identifiées notamment dans le métro de Berlin, tout en reprenant la main sur la nécessaire riposte. Les deux chefs d'état vont se parler dans les circonstances étonnantes d'une maison isolée du nord de l'Allemagne, où vont les rejoindre Koralovski et son ami Orlov. La première réaction de Khanine sera virulente. Mais les ennemis jurés vont tenter de passer outre pour aboutir à un plan inattendue. Dans le Daguestan russe, dans un hangar immense isolé du monde, un groupe d'hommes en uniformes de protection radioactive s'affaire autour d'un étrange engin volant, dont la soute est bourrée d'ogives menaçantes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Gauckler livre la conclusion d'un triptyque ambitieux et grand-public, qui met en scène un vaste complot mondial autour des ressources pétrolières. L'aventure mêle une dynamique politico-industrielle très actuelle, et des engins de mort proches de la bande dessinée classique. L'auteur navigue entre ces deux atmosphères, prenant un malin plaisir à mettre en images les menaces que constituent les ogives, forcément bicolores (car tout engin pointu est bicolore depuis Objectif Lune). Auteur complet mais peu prolifique, Philippe Gauckler a visiblement progressé dans sa technique graphique, les personnages de ce troisième tome ayant gagné en fluidité, et ses engins volants paraissant plus impressionnants et presque plus solides. Les trois groupes qui avancent séparément depuis le tome précédent vont converger de manière à la fois calculée et inattendue, notamment à l'occasion de la rencontre truculente entre Khanine et Koralovski. Gauckler consacre probablement un peu trop de temps à ces petites scènes de rivalité, ou à d'autres dialogues entre des personnages parfois secondaires, ce qui limite quelque peu le temps consacré à la résolution de son énigme. Si bien qu'elle semble au final un peu rapide, arrivant comme un ensemble d'informations qui se regroupent sans surprendre réellement. Cette fiction très proche de la réalité reste néanmoins fascinante dans les théories qu'elle imagine. Elle aurait certainement bénéficié d'un peu plus de temps pour s'épanouir pleinement.