L'histoire :
Cythraul est un meurtrier. Perdu dans une lande noyée dans le brouillard, il est orienté par une jeune femme et un homme sans âge à la longue barbe, tous deux montés sur des chevaux blancs. Ceux-ci le questionnent sur un mystérieux paquet près de lui, mais il les rabroue. Plus loin, il trouve enfin une maison. Elle est ouverte, car les occupants fêtent la « Nuit de Samain », la fête des morts celtique. Alors que le grand-père de la maison est en train d’effectuer son dernier voyage, le père raconte une histoire à Cythraul. Celle d’un vieux druide qui se fit enterrer avec toutes ses richesses dans un endroit secret, connu seulement par le seigneur local, et dont le mystère se serait transmis de génération en génération. Le lendemain, alors que Cythraul se rend dans une caverne côtière désignée comme une entrée alternative vers le trésor, un glissement de terrain bouche la caverne. Quand il se réveille, Cythraul est pris au piège. Il se lance tout de même dans sa quête. Sa dernière quête. Et les démons qui le hantent prennent corps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel opus de la collection Signé du Lombard s’avère une nouvelle bonne petite claque dans la poire. Cette fois-ci, c’est Andréas qui se colle au petit jeu de la signature. Loin de ses longues séries (Rork, Arq, Capricorne), Andréas livre une histoire finie, cyclique, dans un one shot complexe et documenté, aux confins des légendes celtiques. Quand un personnage porte le nom du diable (Cythraul, en gallois), on sent bien qu’il n’est pas net. Et effectivement, le héros est un salaud. Voleur, meurtrier, acteur sans talent, dévoré de jalousie et de haine, il doit vivre et mourir avec l’irréparable qu’il a commis. Son histoire se mélange avec les légendes celtiques, où il croise Hu Kadarn, le vaillant guerrier semi-Dieu qui combat le seigneur des ténèbres (Cythraul, tiens tiens…), Io le Sage, et Karidwen, la nature, la beauté, porte de Dieu. Ils reviennent tous sous les traits de différents personnages sans que l’on sache finalement démêler le vrai du faux, la réalité du fabuleux. Andréas nous entortille et nous débarrasse de nos oripeaux de réalité pour nous emmailloter dans sa pelisse fantastique. Avec tout son savoir-faire, un découpage des cases extraordinaire qui ajoute à la mise en scène inquiétante de l’histoire, on est – comme d’habitude avec Andréas – scotché sur chaque case, découpée dans toutes formes géométriques possibles, avec une précision et une douceur incroyables. On ressort aussi plein de questions sur le monde, la mort, la vie, et riche de nouvelles ressources.