L'histoire :
En janvier 1994, un homme de 43 ans fait un accident cardiaque à l’aéroport de Brasilia. Il dit s’appeler Josh Calloway et porte un mystérieux cube bleu en pendentif autour du cou. Il est sauvé providentiellement par un groupe de médecins qui partent en congrès. Au même moment, à « la Malibran », un luxueux manoir situé dans un grand parc arboré en France, les domestiques démissionnent. Ils sont arrivés à bout de patience avec les trois enfants de la diva Berezina, une cantatrice mondialement connue. Elle est toujours partie en tournée, le père n’existe pas et les gamins sont turbulents au dernier degré. Ils quittent la Malibran sous les yeux blasés du jardinier… mais aussi d’un mystérieux couple caché dans un arbre. Ces deux-là briefent une dernière fois leur fille Sissi qui doit cambrioler la villa. Dans le bureau du premier étage, se trouve en effet un coffre-fort qui contient un véritable trésor. Mais Sissi est interceptée par Lalou, la petite dernière de la cantatrice, mongolienne – et déguisée en Lucky Luke ! En toute naïveté, Lalou rapporte sa « prise » à son frère Donovan et sa sœur Solène, occupés à jouer dans le salon transformé en ménagerie exotique : il y a un boa, une autruche, des oiseaux multicolores, une tortue, un caméléon… Sissi invente un prétexte pour justifier sa présence : elle est une grande fan de la diva et voulait récupérer un souvenir personnel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec un patronyme pareil, « Bellaventure », le scénariste Zidrou avait intérêt à mettre la dose de rebondissements épiques. En vétéran rompu à toutes sortes d’intrigues, l’aventure est effectivement au rendez-vous avec cette histoire d’espionnage rocambolesque et d’accès jeunesse. Cette famille dysfonctionnelle est certes improbable et folklorique. Il ne faut pas chercher une once de réalisme dans leurs aventures qui les amènent à détourner un avion de ligne révolver au poing… avant de s’en retourner faire l’école buissonnière, sans plus de souci que ça, dans leur luxueux manoir transformé en ménagerie. Les clés de ce premier tome « d’exposition » se dévoilent petit à petit, à grands renforts de tiroirs narratifs imbriqués. Qu’est-ce donc que ce cube bleu si important ? Pourquoi en vouloir autant au père des enfants ? Le couple de branquignols qui tente de cambrioler leur mère arrivera-t-il à ses fins ? Une première intrigue se boucle avec cet épisode, mais laisse pas mal de pistes ouvertes pour la suite. Ces aventures rocambolesques, pleines de caméos zidrounesques (« Fly again pour Moscou », « Vol 714 pour Sydney »…), sont agréablement emballées par le dessin semi-réaliste et les personnages aux traits doux et ronds de Hamo (Pierre-Yves Bedin). Celui-ci est à l’aise en toutes circonstances, qu’il s’agisse de nous faire visiter les nombreuses pièces du manoir richement décoré ou les coursives de l’aéroport.