L'histoire :
On le sait bien : l'humain vit dans le domaine du chat. Le chat est le chef, le big boss. Grâce à son don d'observation, Pascal a mis en place des règles de l'emmerdement maximum sur ses maîtres. Il sait pertinemment quand miauler pour réclamer : « Esclave, nourris-moi, j'ai faim ! ». Il sait comment indisposer le deux jambes en lui montrant ouvertement son trou du cul. Sa rondelle « est l'épicentre de tout, la botte secrète, la cerise sur la croquette, une arme redoutable aussi terrifiante que discrète et imprévisible ». La modernité impose souvent de travailler sur un ordinateur et c'est toujours surprenant de constater ce qu'il est possible de faire en marchant sur des touches au hasard. Parfois, cela peut effacer le travail, bloquer l'outil, voire même changer la langue. Le hasard est rempli de surprises. Le matou partage son savoir-faire avec son ami Michel, qui semble plus lent à la comprenette. Faut-il voir le passage au bio dans la nourriture comme une vengeance ? « Vous allez être contents, les chats ! On va arrêter de salir la Terre avec des déchets ! Et vous aussi vous allez participer ! ». Qu'importent les raisons, Pascal a décidé de créer la « ligue des chats contre l'humain écolo ». Et il va lutter à sa mesure.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'image des « lolcats » sur les réseaux sociaux, les BD sur les chats sont populaires. Or l'intérêt pour l'écologie s'accroit également au travers du 9ème art. Pourquoi ne pas mélanger les deux avec des gags et des références au développement durable ? Et bien entendu mettre le tout en avant avec la couleur de référence : le vert. Même s'il doit y avoir une partie de vrai dans cette vision du propos, il y a un peu plus que de la communication. Bénédicte Moret s'est faite un nom depuis 2014 avec sa famille Zéro Déchet et son album Ze journal de la Famille (presque) zéro déchet. Or les chats font aussi partie de la famille. Elle leur consacre logiquement un album en gardant la réflexion d'une démarche globale dans le changement. Bien entendu, la scénariste choisit l'angle humoristique. Ici s'opposent donc Pascal, le chef, sûr de lui, et Michel, plus dilettante, calme et qui adore manger. Difficile d'insuffler en lui de la rébellion car, pour lui, bio ou pas, cela reste comestible. Et c'est tout ce qui compte. Forcément, son implication sera réduite dans la fronde. Ce qui permet de nombreuses situations cocasses et charmantes. Il servira par exemple de matelas à des rouges-gorges. Ceux qui ont des félins à leurs côtés se retrouveront forcément au travers de certaines aventures. Tous les lecteurs passeront un moment sympathique de lecture, quoiqu'un peu convenu.
