L'histoire :
Le droit d'auteur est une vieille invention, qui trouve ses origines bien avant la fameuse convention de Berne de septembre 1886, qui en marque pourtant la forme de référence. Un texte qui permet une harmonisation internationale d'initiatives prises en Europe et aux Etats-Unis de manière séparée au cours du siècle précédent. On estime que son origine la plus ancienne se situerait autour d'une recette de cuisine gravée sur une pierre, et que de nombreuses discussions sur le sujet auraient eu lieu avant même J.C ! Mais la créature est bien vivante, et ne se contente pas de gérer les œuvres littéraires ou musicales. Elle s'intéresse aux discours, aux chorégraphies, aux jeux vidéo, à la mode, aux cartes géographiques et aux tatouages. Sans oublier, bien évidemment, la bande dessinée, et le droit moral des auteurs sur le fruit de leur créativité. Les exemples sont bien plus nombreux qu'on ne l'imagine, et l'énergie avec laquelle le droit tente de s'adapter aux nouvelles technologies force le respect.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de comprendre le public que cible ce nouveau volume de la Petite Bédéthèque des Savoirs, qui déroule avec une monotonie insondable tous les aspects du droit d'auteur et de ses dérivés. Une préface interminable du directeur de collection, qui paraphrase le contenu de l'album, doit servir de test de franchissement au lecteur. Une fois l'épreuve passée, la seule distraction de ce petit volume est la diversité de style graphique de Fabrice Néaud. Le talentueux artiste, finalement plutôt rare dans des travaux BD, tente de faire sourire le lecteur en surfant sur les styles graphiques, mais le poids didactique des chapitres qui s’enchaînent mécaniquement demande une endurance rare. Il n'y a rien à dire sur le fond, tant la diversité des domaines couverts par cette notion finalement abstraite est impressionnante. Mais le manque d'exemples qui sortiraient de la routine de la description pure est patent. Et quand l'auteur évoque la copie de vidéo cassettes juste avant de parler de téléchargement, on lève un sourcil interrogateur. Ce nouveau volume, dans une collection probablement essentiellement destinées aux bibliothèques et CDI, ne laissera pas un grand souvenir. Il nous fera juste attendre avec impatience le prochain travail de son dessinateur.