L'histoire :
Le royaume d’Archaon est en difficulté car son roi Alester le Vaillant est mort. L’impitoyable Reine Pourpre a pris le pouvoir et fait régner l’ordre d’une main de fer. Dans le même temps, de nombreux mercenaires et autres garnisons pourchassent sans relâche le banni Hector, accusé de la mort d’Alester. Parmi ces hommes, l’équipe de guerriers du terrible Alaric sillonne le royaume Myrmirrine à la recherche du vieil Hector. Alaric est habité par la rage et la soif de vengeance, car il n’a toujours pas digéré le combat perdu au port de Thalarys. En effet, il avait été surpris alors de voir qu’Hector était aidé par deux autres guerriers : l’ancien capitaine de la garde royale Rack Herrentar et le mystérieux Khaiss. Échappant de peu à la mort, Alaric ne rêve que d’une chose : rattraper Hector et lui faire payer ce combat perdu. Pourtant, il est quelque peu inquiet : pourquoi le banni et ses alliés se sont-ils enfuis en territoire surin ? En effet, les Surins ont une réputation détestable : on dit qu’ils sont cannibales et particulièrement violents. En réalité, Khaiss lui-même est un ancien Surin qui a quitté son clan il y a plus de trente ans. Comment les barbares surins vont-ils accueillir le groupe du banni ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La saga du royaume d’Archaon continue (enfin !) et rappelle à bien des égards la fameuse série Le Trône de Fer. Au sein d'une narration parfaitement exécutée, l’intrigue dévoile de nombreux personnages. Du côté d’Hector, on découvre l’inquiétant Khaiss et le puissant Rack Herrentar, tandis qu’ils sont poursuivis par le dangereux Alaric. Pourtant, le pire reste à venir avec la terrifiante Reine Pourpre qui plonge le royaume dans la violence et le sang. Chaque personnage est parfaitement campé et l’on découvre également le passé de plusieurs d’entre eux, dont celui d’Hector. Henscher dévoile ainsi les circonstances de la chute d’Hector, le point de départ de la série. Le background est parfaitement décrit avec force détails et des noms de personnages et de lieux bien exotiques. Les dialogues sont donc très nombreux ainsi que l’utilisation des flashbacks, à tel point que le rythme en pâtit presque. Les actions se font rares et même s’il est intéressant de découvrir les dessous du monde d’Archaon, les enchaînements sont quelque peu artificiels. Il manque un fil conducteur prégnant pour emporter le lecteur. De plus, certains mots bien modernes et familiers détonnent par rapport au registre de l’heroïc-fantasy. Cependant, on pardonnera facilement ces faiblesses quand on voit le travail graphique exceptionnel de Tarumbana. Avec une maîtrise de haut vol, l’artiste offre une variété impressionnante dans ses couleurs directes. On passe d’un royaume baignant dans le sang à une nature verdoyante, puis à un champ de bataille plein de furie et de rage. Les dominantes de couleurs sont proprement sublimes, valorisant un trait fort et plein de puissance. Le dessin suffit à lui seul à plonger le lecteur dans un monde barbare et original. Le deuxième tome réserve également quelques surprises et révélations fracassantes et la fin laisse ce qu’il faut de suspense pour donner envie de lire la suite. Le banni n’a pas fini de faire parler de lui…