L'histoire :
Minerva a réussi à rendre Kivan à sa forme humaine d'origine après sa mutation en Convoyeur. Il est désormais clair pour elle qu'à travers les œufs qu'il fait ingérer à chaque personne pour qui il effectue un transport, le Convoyeur multiplie les clones de lui-même, des frères qui assoient son influence sur leur monde dévasté. Elle décide de partir seule avec le Renifleur, pour détruire le repère du mystérieux mutant, dans la coque d'une épave de cargo échoué. Ils avancent vers une zone de danger évidente, la saison des spores est là, l'atmosphère est des plus dangereuses pour toutes les espèces vivantes, mais grâce à son travail sur un antidote, Minerva peut résister. Les deux compagnons de route vont progressivement découvrir leurs capacités respectives. Le Renifleur n'est pas aussi suiveur qu'il y parait. Quant à Minerva, au-delà de sa spectaculaire résistance à toutes les formes de combat, elle reste la fragile mère d'un enfant disparu. Les soldats du duc d'Arcasso sont quant à eux sur leurs traces, mais ils ne parviennent pas à combler leur retard. Ils vont pourtant s'adjoindre un compagnon de route inattendu.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour clôturer cette aventure post-apocalyptique imaginative et violente, les auteurs emmènent Minerva au bout d'une quête qui apportera pas mal d'éclairage sur le fonctionnement de ce monde complètement déglingué. Il faut rappeler le pitch de départ qui explique qu'une bactérie a détruit le fer partout où il se trouvait, dans les constructions humaines qui se sont écroulées, ou dans... le sang des humains devenus incapables de se défendre contre toutes sortes de bactéries. Une idée de départ pas très rigolote, mais au final une série de décors et de créatures complètement revisités, et la menace permanente des spores qui font littéralement exploser des excroissances dans les corps qu'ils pénètrent. C'est une sorte de fuite en avant que Minerva entreprend, armée de sa relative immunité et accompagnée de l'incomparable animal à l'immonde appendice bucco- nasal (les deux sont fusionnés de toute évidence). On salue le travail créatif de Dimitri Armand qui invente un bestiaire et une flore incroyables, bourrés de détails chamarrés ou gore, parfois les deux en même temps. Tristan Roulot devait savoir d'entrée de jeu où il voulait emmener son scénario. La lecture de ce dernier volume confirme que c'est le parcours qui justifiait ces aventures, même si une vraie surprise nous attend dans la deuxième partie de l'album. Sans révolutionner le genre, les deux auteurs nous ont proposé une histoire prenante dont les personnages sont solidement campés. Le visuel des convoyeurs aux yeux rouges était une belle trouvaille et une puissante accroche graphique pour donner absolument envie d'acheter les albums. Chacun des quatre ayant une couverture absolument superbe.